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Chapitre 3

Quand l’histoire se répète, Flavius Josèphe

1- La cause de cette guerre, une prophétie mal comprise

2- Vers la guerre totale

3- La guerre poussée jusqu’au suicide de tout l’islam

4- La fin de l’islam politique et guerrier

5- L’apostasie* des masses islamiques

 

Deutéronome 28, 49 "Yahvé suscitera contre toi une nation lointaine, des extrémités de la terre; comme l'aigle qui prend son essor. Ce sera une nation dont la langue te sera inconnue."

« Celui qui ne connaît pas l’histoire se condamne à la revivre »

 

Sur le mémorial des martyrs de la résistance contre le nazisme, à Lyon, une épitaphe proclame : « L’homme qui ne se souvient pas de l’histoire se condamne à la revivre. » Depuis la seconde guerre mondiale, afin de ne plus jamais voir une telle horreur, l’Europe fait une hypermnésie du nazisme et de l’antiracisme. Si les hommes pouvaient se souvenir de toute l’histoire, cette phrase prendrait sens. En effet, une guerre s’est jadis produite dont on ne peut manquer de remarquer qu’elle ressemble fort à celle-ci. On ne s’en souvient plus. Il semble qu’elle va recommencer.

Flavius Josèphe était général de l’armée juive au cours de la guerre terrible qui commença en 66 après Jésus Christ et aboutit à la ruine totale de la nation juive. Elle se termina en l’an 70. Le général romain Titus prit Jérusalem. Le siège eut lieu juste avant la pâque et les Juifs s’étaient rassemblés en grand nombre à Jérusalem. Devenu historien, Flavius Josèphe raconte : 1 100 000 juifs furent exterminés et 100 000 prisonniers furent déportés en esclavage. Un tiers, exactement un tiers des Juifs présents dans le monde entier à cette époque périt durant le conflit. Ce fut la plus terrible bataille de l’Antiquité. Vingt ans plus tard, encore bouleversé par ces événements qui avaient frappé son peuple, saint Jean écrivait[1] : « On relâcha les quatre Anges qui se tenaient prêts pour l'heure et le jour et le mois et l'année, afin d'exterminer le tiers des hommes. Leur armée comptait 200.000.000 (sic) de cavaliers : on m'en précisa le nombre. Tels m'apparurent en vision les chevaux et leurs cavaliers : ceux-ci portent des cuirasses de feu, d'hyacinthe et de soufre ; quant aux chevaux, leur tête est comme celle du lion, et leur bouche crache feu et fumée et soufre. Alors le tiers des hommes fut exterminé par ces trois fléaux : le feu, la fumée et le soufre vomis de la bouche des chevaux. Car la puissance des chevaux réside en leur bouche ; elle réside aussi dans leur queue : ces queues, en effet, ainsi que des serpents, sont munies de têtes dont elles se servent pour nuire. »

Après sa capture par les romains, Flavius Josèphe fut laissé en vie. Il mit plus tard par écrit ses souvenirs, avec la précision d’un témoin de l’intérieur. Son livre s’intitule La guerre des Juifs.

Le premier intérêt de son ouvrage est qu’en le lisant, hormis les armes utilisées, on se croirait au XXIème siècle. Rien ne semble avoir changé. Les acteurs de notre histoire actuelle sont présents. Les mentalités sont semblables jusque dans certains détails troublants. En s’appuyant sur une telle analogie, il est même possible de se faire une idée de ce que pourrait être le scénario du futur si on n’y prend pas garde. Cette fois, les deux acteurs principaux ne seront plus Rome et le Peuple juif mais l’Occident et l’islam.

J’ai divisé ce scénario en quatre étapes : 1- Les causes : une prophétie mal comprise et un orgueil politique aveuglant ; 2- La volonté de déclencher par tous les moyens une guerre eschatologique contre l’Empire occidental ; 3- La guerre elle-même, poussée par quelques fanatiques jusqu’au suicide et à la l’autodestruction de tout l’islam ; 4- Les conséquences à long terme : l’apostasie* des masses musulmanes. A chaque étape, j’ai rappelé les prophéties de Mohamed afin que le rapport puisse être facilité.

L’ouvrage de Flavius Josèphe présente un second intérêt. Il vient du fait que Josèphe était prophète. Il semble qu’il ait été le dernier détenteur du don juif de la prophétie, non seulement parce qu’il annonçait l’avenir mais parce qu’il en expliquait le sens divin. A propos de son don de prophétie, Josèphe se raconte lui-même. (Il utilise la troisième personne du singulier)[2] : « Après que Josèphe ait été capturé, le général Vespasien commanda de le garder très soigneusement, parce qu’il voulait l’envoyer à Néron. Josèphe l’ayant su lui fit dire qu’il avait quelque chose à lui déclarer. Vespasien lui donna audience en présence de son fils Titus et de deux de ses amis. "Vous croyez sans doute, Seigneur, avoir seulement entre vos mains Josèphe prisonnier. Mais je viens par l’ordre de Dieu vous donner avis d’une chose qui vous est infiniment plus importante. Vous voulez m’envoyer à Néron. Et pourquoi m’y envoyer ? C’est vous seul que je dois regarder comme empereur, et Titus après vous, parce que vous monterez tous deux sur le trône. Faites-moi donc garder tant qu’il vous plaira, mais comme votre prisonnier, et non pas comme celui d’un autre, puisque vous serez bientôt maître de toute la terre." Vespasien crut que Josèphe ne lui parlait de la sorte que pour l’obliger à lui être favorable. L’un des deux amis demanda à Josèphe de prouver que ces prédictions n’étaient pas des rêveries. Il lui demanda s’il avait prévu la ruine de Jotapat et sa capture. Josèphe répondit qu’il avait prédit à ceux de Jotapat que leur ville serait prise après une résistance de quarante-sept jours, et que lui-même tomberait vivant entre les mains des Romains. Vespasien fit vérifier secrètement auprès des autres prisonniers si cela s’était passé de la sorte. Il trouva que c’était vrai.»

Il convient donc d’étudier avec soin son ouvrage. Il constitue peut-être une allégorie*, à l’échelle d’un peuple de trois millions de membres, de ce que pourraient vivre l’islam de plus d’un milliard d’humains et l’Occident dans les années à venir.

1- La cause de cette guerre, une prophétie mal comprise

 

Après la fondation par l’Ayatollah Khomeini de la première République islamique, le rêve de la conquête s’est réveillé.

 

Analogie : La prophétie qui provoqua la guerre des Juifs contre les Romains

 

Les années qui précédèrent la Guerre des Juifs contre les Romains, ressemblent aux nôtres depuis 1979. L’origine de cette guerre qui aboutit à la fin d’Israël se trouve dans l’existence de prophéties mal comprises. Un phénomène semblable vient de se produire dans l’islam. Une secte musulmane, appelée Wahhabite* et dont le siège est l’Arabie reproduit l’erreur des Juifs en l’appliquant aux prophéties reçues de Mohamed.

Rappelons les événements du premier siècle de l’ère chrétienne. Flavius Josèphe écrit[3] : « Si l’on veut considérer tout ce que je vais dire, on verra que les hommes ne périssent que par leur faute, puisqu’il n’y a pas de moyens dont Dieu ne se serve pour leur salut et pour leur faire connaître ce qu’ils doivent faire. Ainsi les Juifs : Ce qui les porta principalement à s’engager dans cette malheureuse guerre fut l’ambiguïté d’un passage de l’Ecriture, qui disait que l’on verrait en ce temps-là un homme de leur contrée commander à toute la terre. Ils l’interprétèrent en leur faveur, et plusieurs même des plus habiles y furent trompés ; car cet oracle marquait quelqu’un d’autre, qui fut créé empereur lorsqu’il était dans la Judée[4]. Mais ils expliquaient toutes ces prédictions à leur fantaisie, et ne connurent leur erreur que lorsqu’ils en furent convaincus par leur entière ruine. »

Les Juifs avaient en effet reçu en effet dans la Bible des prophéties concernant la venue du Messie. Mais elles pouvaient signifier deux choses : Le Messie pouvait être soit un militaire puissant qui imposerait sa loi au monde entier : « En ce jour-là, Israël triomphera. Les rois des nations serviront Israël ! Elles lui apporteront leurs richesses. La nation et le royaume qui ne te serviront pas périra. Les richesses du Liban viendront chez toi. Ils s'approcheront de toi, humblement, les fils de tes oppresseurs, ils se prosterneront à tes pieds, tous ceux qui te méprisaient. »

D’autres Juifs pensaient que le Messie serait un homme humble et pauvre qui prendrait sur lui les péchés du monde entier pour ouvrir aux hommes le paradis de Dieu[5] : «Sur lui reposera l'Esprit de Yahvé. Son inspiration est dans la crainte de Yahvé. Il jugera mais non sur l'apparence. Il se prononcera mais non sur le ouï-dire. Il jugera les faibles avec justice, il rendra une sentence équitable pour les humbles du pays.»

Les débats faisaient rage entre ces deux écoles. Ils étaient violents. Les fondamentalistes de l’époque étaient appelés zélotes*. Ils croyaient au Messie militaire et tuaient souvent les Juifs spirituels, les pauvres de Yahvé appelés couramment anawims. Une jeune femme appelée Marie en avait jadis fait partie à Nazareth.

Or, l’histoire l’a montré plus tard, ce sont les Juifs spirituels qui avaient raison. Pourtant, Dieu laissa agir les zélotes. Flavius Josèphe donne une explication théologique de cette folie des fanatiques. Ils furent aveuglés par un esprit venant de Dieu, dit-il, ils crurent en une série de prophéties messianiques ambiguës[6]. Dieu voulut cet aveuglement, afin de les humilier puis de les sauver dans la vie éternelle.

 

De même, selon la secte Wahhabite*, il n’y a rien de mystique dans les annonces de Mohamed. Rien n’est lié au développement futur de l’humilité de l’islam. Au contraire, il s’agit pour eux de l’annonce explicite de plusieurs événements politiques glorieux pour l’islam. Ils ne gardent qu’une interprétation militaire et dure « qui les arrange.» Pour eux, les événements se produiront en cinq étapes, qui se retrouvent effectivement dans les prophéties de Mohamed[7].

1- Ils commenceront par un signe : l’invasion de la terre Sainte d’Arabie par des armées infidèles. Ce sera la marque du début de la grande guerre de l’islam. Curieusement, l’histoire semble leur avoir donné raison depuis la guerre du Golfe (1991) « où la monarchie d’Arabie Saoudite, dans sa perversité (sic), permit elle-même l’entrée des armées U.S. impie sur la Terre Sainte.»[8]

2- Cette armée impie aura un lien avec Israël et l’Antéchrist sera présent avec eux. « L’Antéchrist borgne (Djalal) sera le chef du sionisme juif ». Là encore, l’application Wahhabite est nette : le plus grand allié d’Israël n’est-il pas le monde matérialiste des U.S.A. ? N’y a-t-il pas un lien entre ces événements et le vol par les Juifs de la terre musulmane de Palestine ?

3- Alors commencera une grande guerre. « Voici venir la troisième guerre mondiale, celle de Gog et Magog*[9]». Les analystes politiques ne donneront aucune chance au peuple musulman, à cause du nombre et de la puissance des armées ennemies.

4- Mais, alors que tout semblera perdu, Dieu donnera la victoire totale à la Communauté Sainte. Allah va livrer ses ennemis à l’islam, dans un dernier combat. Les Juifs et leurs allés impies seront exterminés de la surface de la terre. On mettra sept mois à enterrer leurs cadavres[10]. Allah remportera cette grande victoire par toutes sortes de fléaux : la guerre, la peste, la grêle etc. La Palestine redeviendra la terre bénie de l’islam. Le monde deviendra un seul Califat, soumis à la sainte loi d’Allah. Ceux qui refuseront de se convertir disparaîtront. 

5- Alors Jésus reviendra et balayera le reste des Chrétiens. Le monde entier sera, sous son commandement, musulman. L’Antéchrist, qui est né en Occident, sera vaincu et la gloire d’Allah sera exaltée pour toujours.»

 

Les islamistes Wahhabites* appuient leur vision apocalyptique sur un texte du prophète Ezéchiel qui est considéré comme un prophète d’Allah. Il parle de ce combat de Gog et Magog* contre le peuple saint. Il est étonnant de constater cette ironie de l’histoire. C’est exactement le même texte qui nourrissait l’endurance incroyable des zélotes Juifs, les poussant à combattre jusqu’à la mort, alors que tout semblait perdu. Nous allons montrer tout au long de ce chapitre à quel point ils se trompaient dans l’interprétation de la prophétie. La prophétie d’Ezéchiel est la suivante[11] (Quand Ezéchiel parle de Terre Sainte, il faut entendre ici d’abord l’Arabie puis, en second lieu, la Palestine. Les Wahhabites d’aujourd’hui voient dans Gog les deux grands Satans, U.S.A. et Europe croisée) :

 

« Ainsi parle Dieu à Gog (le peuple de l’Antéchrist) : Ainsi, ce jour-là, alors que mon Oumma*[12] vivra en paix, tu élaboreras le dessein de te mettre en route pour l’attaquer. Tu quitteras ta résidence à l'extrême nord, toi et des peuples nombreux avec toi, tous montés sur des chevaux, troupe énorme, armée innombrable. Tu monteras contre mon Oumma. Tu seras comme une nuée qui recouvre la terre.

Ainsi parle Dieu contre Gog : C'est de toi dont j'ai parlé au temps jadis, par mes serviteurs les prophètes d'Israël, annonçant ta venue contre le Peuple Saint. En ce jour-là, au jour où Gog s'avancera contre le territoire de ma sainte Communauté, ma colère montera. Dans ma colère, je le dis : ce jour-là, je le jure, il y aura un grand tumulte sur la Terre Sainte. J'appellerai contre Gog (l’alliance occidentale USA-Juifs) toute sorte d'épée. Les soldats de Gog eux-mêmes tourneront l'épée l'un contre l'autre. Je les châtierai par la peste et le sang, je ferai tomber la pluie torrentielle, des grêlons, du feu et du soufre sur ses troupes et sur les peuples nombreux qui sont avec lui. Je manifesterai ma grandeur et ma sainteté, je me ferai connaître aux yeux des nations. Ils sauront que je suis Allah.

Et toi, fils d'homme, prophétise contre Gog. Tu diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu. Je me déclare contre toi, Gog, prince, chef de Méshek et de Tubal. Je te ferai faire demi-tour. Je briserai ton arc dans ta main gauche et je ferai tomber tes flèches de ta main droite. Tu tomberas sur les montagnes de la Terre Sainte, toi, toutes tes troupes et les peuples qui sont avec toi. Je te donne en pâture aux oiseaux de proie de toute espèce et aux bêtes sauvages : Tu tomberas en plein champ, car moi, j'ai parlé, Parole de Dieu. »

L’influence de ce genre de prophétie est si puissante chez les jeunes musulmans qu’on se demande quel esprit est en train de les séduire.

 

Face à eux, le courant musulman spirituel est bien fragile et persécuté. Ces fidèles lisent tout autrement les prophéties mais ont peu d’influence sur les masses populaires. Ils ressemblent aux Anawims de l’Evangile chrétien. Il existe quelques ressemblances matérielles puisque les mêmes textes sont lus et médités. Mais leur interprétation des textes n’a rien à voir.

Les Wahhabites sont les « zélotes » modernes de l’islam[13]

 

Parole de Mohamed : "Malheur aux arabes !" Les compagnons questionnèrent alors : "Dieu nous détruira-t-il, alors que parmi nous il y aura des bienfaisants ? - Oui, c’est parce qu’en vous se multiplieront les péchés (fornication et autres)" Et Allah est le plus savant.

 

Depuis les attentats du 11 septembre, nous devons nous poser la question suivante : qu'est ce qui a fait de ces jeunes hommes les monstres qu'ils sont devenus ? Cela vient-il réellement de la querelle tenant à un morceau de terre au Moyen Orient ?

Si on demande à des Musulmans cultivés, pieux, de tendance traditionaliste mais progressistes, ce qui a poussé une partie des jeunes de leur Oumma* dans cette direction, beaucoup d'entre eux répondront par un mot : Wahhabisme. Cette variété d’islam est apparue depuis moins de deux siècles en Arabie, et constitue la doctrine officielle des Etats du Golfe. Il s'agit du projet religieux le plus violent, le plus intolérant et le plus fanatique imaginable. Il s’agit de la forme la plus extrémiste du fondamentalisme islamique. Tous les Musulmans ne sont pas des terroristes kamikazes, mais tous les terroristes kamikazes musulmans sont Wahhabites[14].

Le Wahhabisme fut d’abord connu comme un puritanisme moral, qui réclame la punition de ceux qui prennent plaisir à écouter quelque forme de musique que ce soit à l'exception des tambours, et des punitions sévères pouvant aller jusqu'à la mort concernant l'alcoolisme ou les transgressions sexuelles. Il s'agit d'aboutir à un islam dépouillé, plaidant pour des prières simples et brèves, des mosquées sobres. Ils prônent la destruction des pierres tombales (en ce que la décoration des mosquées et les cimetières incitent à la vénération, qui est de l'idolâtrie dans l'esprit Wahhabite). Les Wahhabites n'autorisent pas non plus que le nom du prophète Mohamed soit inscrit dans les Mosquées, pas plus qu'ils ne permettent la célébration de son anniversaire. Par-dessus tout, c'est la spiritualité ostentatoire qu'ils haïssent, tout comme les Protestants détestent la vénération des miracles et des saints de l'Eglise romaine. Ils condamnent les "incroyants", ceux qui ne prient pas.

Au plan dogmatique, leur doctrine est moins connue. Elle est pourtant essentielle. Ce sont eux qui ont mis en vogue la mode d’une interprétation millénariste[15] des prophéties coraniques. Ils sont certains que leur vision de l’islam et leur domination militaire va s’imposer bientôt sur la terre entière.

Ibn Abdul Wahhab (1703-1792)[16], le fondateur de ce totalitarisme islamique. Il est pour certains le Mahdi[17] dont la venue était prophétisée par le Prophète Mohamed. Il est né à Uyaynah, dans la région de l'Arabie appelée Nejd, où est actuellement située la ville de Ryad, dont le prophète lui-même avait prédit que de ce lieu pourrait naître désordre et corruption[18]. Depuis les commencements de l'enseignement de Wahhab, vers la fin du XVIIIème siècle, son culte était associé aux massacres de tous ceux qui s'opposaient à lui.

Au XIXème siècle, le fondateur du royaume Saoudien, Ibn Saoud, institua le Wahhabisme comme croyance officielle. La haine arabe à l'encontre des Turcs trouva un point d'accord dans les discours du Wahhabisme à propos de la "décadence" de l'islam turc. La vérité est que le Califat ottoman régnait sur une communauté (Oumma*) multinationale, au sein de laquelle de grandes différences de culture et de tradition étaient tolérées. Une telle tolérance n'existe pas dans le Wahhabisme, qui est le fondement de l'emportement de Bin Laden à l'encontre des U.S.A., dont le crime est d'avoir permis à ses troupes d'avoir foulé le sol Saoudien.

 

« Partout dans le peuple juif et ce depuis 100 ans, des pseudo-messies prêchaient la guerre contre l’Empire Romain »

 

Pour avoir une idée de l’avenir sinistre que pourrait induire cette prophétie erronée, reprenons notre analogie avec Flavius Josèphe. La guerre des Juifs ne commence pas en 64 après Jésus-Christ. Elle est l’aboutissement d’un lent mûrissement de la haine contre les Romains grâce à l’action patiente, sur un siècle, de prédicateurs et de faux prophètes Juifs[19] : « Les prophéties concernant la future domination mondiale du judaïsme se répandirent partout dans le peuple par la faute de nombreux prédicateurs itinérants. Ils trompaient le peuple, sous un prétexte de religion. Ils le menaient dans des solitudes avec promesse que Dieu leur ferait voir par des signes manifestes qu’il voulait les affranchir de domination romaine. Un faux prophète égyptien, il était un très grand imposteur, enchanta tellement le peuple qu’il assembla près de trente mille hommes.»

 

Les islamistes veulent la guerre

 

Deux raisons expliquent pourquoi les islamistes voudront cette guerre jusqu’à la folie.

1- L’orgueil, la certitude d’être les détenteurs de la vérité. Flavius Josèphe décrit ainsi l’aveuglement auquel peut conduire l’orgueil[20] : « Ne peut-on pas donc dire avec raison que les folies des zélotes est la véritable cause du malheur des Juifs, et que ce que les Romains leur ont fait souffrir n’en a été qu’une juste punition ? Mais je laisse à chacun d’en juger comme il lui plaira. »

Comme tous les fondamentalistes, les Wahhabites* sont les plus inintelligents de tous les hommes. Inutile donc d’attendre d’eux un simple commencement de compréhension de la notion d’humilité en islam. Voici un exemple significatif du niveau intellectuel de leur soi-disante fidélité à Allah. Les talibans arabes d’Afghanistan avaient un sens si tatillon de l’obéissance qui est due à Allah qu’ils appliquèrent aux femmes deux commandements coranique, quitte à les condamnaient à mort. 1) « La femme doit rester à la maison et s’occuper de ses enfants ». Ils interdirent donc aux femmes l’exercice des métiers et, en particulier, celui de médecin. Ainsi, les femmes malades ne pouvaient être soignées par des médecins femmes.2- « Le corps d’une femme ne peut être dénudé que devant son mari ». Ainsi, les femmes malades ne pouvaient pas non plus être soignées par des médecins hommes.

En ce qui concerne la guerre, leur sagesse individuelle se résume à deux alternatives : « la victoire politique ou la mort, c’est-à-dire le paradis ». Dans les deux cas, étant vainqueurs, ils n’ont aucune raison d’arrêter le combat. Les mouvements islamiques deviennent progressivement l'image même du motif obtus qui les fait combattre. Au lieu de prôner le débat et de chercher à rendre vivant l'islam dans la modernité, ils choisissent de s'enfermer dans l'obscurantisme et «la négation du reste du monde». Ils deviennent eux-mêmes des hommes à la barbe hirsute, aux yeux noircis par la pratique perpétuelle de la haine, au visage rendu mobile par la ruse.

L’une des tentations dans l’islam est l’étroitesse d’esprit. Par paresse intellectuelle et faux abandon à Dieu, on se replie sur des apparences de dogmes. Il s’agit d’une conséquence de la simplicité de sa foi, qui ne s’embarrasse pas des questions subtiles. Face à la question de la souffrance, il ne viendrait jamais à l’idée d’un Musulman de se poser le célèbre dilemme chrétien de Jean-Jacques Rousseau : « Soit Dieu est tout-puissant, et s’il n’intervient pas pour sauver les hommes, c’est qu’il ne les aime pas ; Soit il est miséricordieux et s’il n’intervient pas, c’est qu’il ne le peut pas le sauver. Donc il n’est pas tout-puissant. Dans les deux cas, le dogme s’écroule[21]. » Un Musulman se contentera de dire « Inch Allah ! »

 

2) En conséquence directe de leur orgueil, leur incapacité à comprendre le vrai sens des prophéties de Mohamed.

C’est la conséquence de leur confusion totale entre politique et religion. Certains commentateurs ont qualifié avec raison le Wahhabisme de nazisme religieux. Josèphe rapporte que les Juifs connaissaient la même incapacité à se mettre d’accord sur le sens de leurs textes qui étaient, « de par la volonté de Dieu et pour leur malheur, à double sens. » Malgré cela, et pour les aider, Dieu envoya aux Juifs quantité de signes les prévenant du malheur, les mettant en garde contre la guerre. Josèphe raconte[22] : « Quelques années avant la guerre, il se leva un pauvre homme, qui était prêtre. Il se mit à prophétiser par toute la Judée en disant simplement : « Voix du côté de l’orient ! Voix du côté de l’Occident ! Voix du côté des quatre vents ! Voix contre Jérusalem et contre le Temple ! Voix contre les nouveaux mariés et les nouvelles mariées, voix contre tout le peuple ! » Il parlait ainsi, toujours, sans injurier ceux qui le battaient, ni remercier ceux qui lui donnaient à manger. Toutes ses paroles se réduisaient à un triste présage, et il les proférait d’une voix plus forte dans les jours de fête. Il continua d’en user ainsi durant sept ans cinq mois sans aucune intermission et sans que sa voix cri fût ni affaiblie ni enrouée. Quand Jérusalem fut assiégée, on vit l’effet de ses prédictions et, faisant alors le tour des murailles de la ville, il se mit encore à crier : « Malheur, malheur sur la ville, malheur sur le peuple, malheur sur le Temple », à quoi ayant ajouté « Malheur sur moi », une pierre lancée par une machine le renversa par terre, et il rendit l’esprit en proférant ces mêmes mots. »

Le plus grand d’entre tous les signes vint d’un Messie différent des autres, qui fut crucifié sous Ponce Pilate, 40 ans avant la ruine du Temple. Lui ne voulait pas de cette guerre. Il mit en garde ses disciples[23] : «Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, alors comprenez que sa dévastation est toute proche. Alors, que ceux qui seront en Judée s'enfuient dans les montagnes, que ceux qui seront à l'intérieur de la ville s'en éloignent, et que ceux qui seront dans les campagnes n'y entrent pas ; car ce seront des jours de vengeance, où devra s'accomplir tout ce qui a été écrit. Malheur à celles qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! "Car il y aura grande détresse sur la terre et colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant du glaive et ils seront emmenés captifs dans toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par des païens jusqu'à ce que soient accomplis les temps des païens. »

De même, les Musulmans ont reçu toutes les mises en garde qui leur sont nécessaires pour cette époque. Mohamed leur a parlé de la méchanceté des Arabes vers la fin du monde. Il faut relire ici les textes[24] où il leur a prophétisé la ruine de la Kaaba*. Il les a prévenus de ne pas se mêler des débats et des luttes pendant le temps de l’Antéchrist. Tout musulman fidèle sait, de par le droit canon (charria) et les règles de la guerre, que ceux qui commandent de tuer les femmes et les enfants tout en se disant membres de l’Oumma*, n’obéissent pas à Allah. Ils ne peuvent être de vrais musulmans. Malgré cela, une partie de la jeunesse se laisse séduire[25].

2- Vers la guerre totale

 

Première étape : barbarie contre le peuple musulman modéré

 

Flavius Josèphe décrit dans plusieurs passages de son livre le phénomène suivant : les zélotes s’en prenaient davantage à leurs propres frères Juifs qu’aux Romains[26].

Depuis 1990, il n’est pas un seul jour sans qu’on entende parler de massacre de population civile par des islamistes. Partout où vivent des Musulmans, si les gouvernements n’avaient pas éliminé par avance les islamistes, des massacres se perpétuent.

Ce sont les mêmes raisons qui conduisirent, d’après Josèphe, Israël à sa ruine totale[27] : « Au milieu de tant de maux dont Jérusalem était assiégée de toutes parts, et qui rendaient cette malheureuse ville comme un corps exposé à la fureur des bêtes les plus cruelles, les vieillards et les femmes juives faisaient des vœux pour la victoire des Romains. Ils souhaitaient d’être délivrés par une guerre étrangère des misères que cette guerre domestique leur faisait souffrir. Jamais déso­lation ne fut plus grande que celle de ces infortunés habitants.»

 

Provoquer l’ennemi pour obtenir la guerre

 

Etant persuadés, comme les Juifs du premier siècle, que cette guerre aboutira à leur triomphe, les islamistes prennent tous les moyens pour l’obtenir. Flavius Josèphe décrit de la manière suivante les premières actions des zélotes Juifs de son temps[28] : « Les zélotes s’impatientaient, voulant vivre ces événements qui devaient aboutir, selon eux, à la ruine de l’Empire romain impie et à la domination mondiale du judaïsme. Pour l’obtenir, ils utilisèrent des moyens violents. Ils commencèrent par s’attaquer physiquement à tous ceux qui, de près ou de loin, collaboraient avec l’Empire. Ils se mirent à les tuer, d’abord avec ruse parce qu’ils étaient peu nombreux, puis ostensiblement. On nommait leurs tueurs les sicaires, et ce n’était pas de nuit, mais en plein jour, et particulièrement dans les fêtes les plus solennelles, qu’ils faisaient sentir les effets de leur fureur. Ils poignardaient au milieu de la foule ceux qu’ils avaient résolu de tuer. Ils mêlaient ensuite leurs cris à ceux de tout le peuple contre les coupables d’un si grand crime. »

 

La lucidité de certaines nations non-musulmanes

 

Continuons notre analogie avec la guerre des Juifs, au premier siècle de notre ère. Flavius Josèphe prolonge son récit en montrant à quel point la certitude d’une grande guerre à venir contre les Juifs s’étendait au monde entier. Devant le fanatisme des zélotes, ici et là, les peuples de l’Empire romain se mettaient à massacrer par précaution des communautés juives. Les pauvres gens payaient pour les fous de Dieu[29] : « Il arriva, que les habitants de Césarée coupèrent la gorge aux Juifs, tant que de vingt mille qui demeuraient dans cette ville il s’en échappât un seul. »

Depuis les années 1990, ici et là, des peuples confrontés à la montée de l’islamisme prennent les choses en main. L’Inde défend avec vigueur le Cachemire contre les islamistes du Pakistan. Le gouvernement des Philippines fait ce qu’il peut contre les prises d’otages et des décapitations de chrétiens par des indépendantistes islamistes. La Russie agit avec violence en Tchétchènie. L’Europe ressent cela de manière décalée. Elle défend souvent le droit des islamistes fanatiques, comme si cela devait plaire aux Musulmans. A cette erreur de jugement, le président russe Poutine répondait dès 1999 : « Nous luttons contre le terrorisme en marche. Tôt ou tard, vous le comprendrez.»

 

La majorité des Musulmans craignent cette guerre à venir

 

Ils sont lucides. Ils considèrent la force supérieure des armées occidentales, le sous-développement des pays musulmans et doutent du bon sens des islamistes qui attendent la victoire d’une action directe d’Allah. Ils ressemblent à Flavius Josèphe[30], qui écrivait à propos de l’Empire romain : « Si l’on considère quelle est la discipline des Romains et leur conduite dans toutes les autres choses qui regardent la guerre, doutera-t-on que ce ne soit à leur seule valeur et non pas à la fortune qu’ils doivent l’empire du monde ? On est obligé d’admirer que le fait qu’ils rendent leurs valets eux-mêmes capables de combattre. La peur ne leur fait jamais perdre le jugement. La lassitude ne peut les abattre. Ainsi, comme ils ne trouvent pas d’ennemis en qui toutes ces qualités se rencontrent, ils sont toujours victorieux. Leurs exercices sont des combats où l’on ne répand pas de sang, et leurs combats des exercices sanglants. »

 

L’attaque du World Trade Center

 

Au temps des Romains, le parallélisme est frappant. Pour obtenir leur guerre, les zélotes s’attaquèrent aussi aux symboles même de l’union avec l’Empire[31] : « Un certain Eléazar, fils du prêtre Ananias, persuada à ceux qui prenaient soin des sacrifices au Temple de Jérusalem de n’accepter des présents et des victimes que de la part des seuls juifs. Les offrandes des romains furent refusées. Une telle humiliation aboutit à jeter les semences d’une guerre contre eux. Car, par suite de cette résolution, on refusa les victimes offertes au nom de l’empereur. Les prêtres et les grands s’opposèrent de tout leur pouvoir à cette abolition de la coutume d’offrir des victimes pour les souverains. Mais ce fut inutile, parce que ces séditieux soutenus par Eléazar se fiaient en leur grand nombre, ne respiraient que la révolte. »

En juillet 2000, le commandeur des croyants d'Afghanistan, mollah Mohammad Omar, faisait publier des décrets assurant la protection des bouddhas de Bamiyan. En février 2001, il en ordonnait la destruction. Il devait être assez bien conseillé. Cette destruction provoqua effectivement un plus grand scandale en Occident que l’exécution de femmes adultères dans le stade de Kaboul. Pourtant, les Etats-Unis ne déclarèrent pas la guerre qu’ils appelaient de leurs vœux.

Puisque leur guerre n’arrivait pas, ils la provoquèrent en faisant l’impensable. Les zélotes Juifs n’osèrent jamais s’attaquer à la ville de Rome. Eux le firent. Flavius Josèphe, commentant ce genre de pensée, aurait dit avec la Bible[32] : « Dieu leur avait envoyé un esprit de mensonge afin qu’ils se trompent et que leur erreur aboutisse à leur humiliation.»

3- La guerre poussée jusqu’au suicide de tout l’islam 

 

La guerre ne fait que commencer

 

Si l’on poursuit la comparaison avec Flavius Josèphe, on peut se faire une idée générale de ce que sera l’avenir de l’islam à moyen terme. Nous sommes au début de l’année 2003. La guerre en Afghanistan est finie. Les Européens vont se rendormir. Ils ont tort. Tout commence.

Toujours sûrs de leur victoire, les islamistes ne cesseront de provoquer les Américains et les nations du monde entier. Cette obstination a la particularité de ne pas être seulement politique. En ce sens, elle doit être comparée avec l’obstination passée des zélotes Juifs du premier siècle. De même, les provocations en vue de la guerre ne vont jamais s’arrêter. Elles dureront un siècle s’il le faut.

L’Israël d’aujourd’hui en est témoin devant le monde. Seule démocratie du Proche Orient, elle s’efforce depuis 1948 de simplement vivre. Jusqu’en 1980, son combat se faisait contre des terroristes mus par un sentiment patriotique. L’Etat d’Israël étant une démocratie, il s’efforçait de ne jamais s’attaquer délibérément aux civils. Lorsque l’armée d’Israël frappe, ce doit toujours être un homme ou un groupe repéré pour ses activités terroristes. La mort des enfants, si elle a lieu, ne doit jamais être voulue. Elle doit toujours être « collatérale ». Avant 1990, lorsqu’un terroriste était tué, dix se levaient. Depuis que la lutte est devenue islamiste Wahhabite*, depuis qu’il s’agit pour les Palestiniens musulmans de récupérer pour Allah une terre de l’islam, lorsqu’un moudjahidin (combattant de l’islam) est tué, mille se lèvent.

Dans les années à venir, il est probable que le monde occidental fera cette expérience jusqu’à l’écœurement. Il y aura dans Paris des bombes humaines, jusqu’à ce qu’un président des Etats-Unis décide de mettre un terme définitif aux espoirs islamistes. Un autre scénario est peu probable. Ainsi va la religion lorsqu’elle devient une secte.

 

Le premier acte de la grande guerre de l’islam

 

Lorsque Flavius Josèphe compare le comportement des Romains à celui des zélotes, on se croit au XXIème siècle[33] : « Les Juifs, ne tenant compte de ce qu’ils souffraient, ne pensaient qu’à attaquer les Romains, et s’estimaient heureux de mourir pourvu qu’ils eussent tué quelqu’un. Titus au contraire n’avait pas moins de soin de conserver ses soldats que le désir de vaincre. Il disait que la témérité devait plutôt passer pour désespoir que pour valeur mais que le vrai courage consistait à joindre la prudence à la générosité, et à se conduire avec tant de jugement dans les périls qu’on n’oubliât rien pour tâcher de s’en garantir et de les faire tomber sur les ennemis.»

Un écrasement militaire total de l’islam est à craindre au cours du XXIème siècle. Les musulmans anti-Wahhabites* le craignent confusément. La grande force du Wahhabisme est qu’il tient les lieux saints de l’islam, en Arabie Saoudite. C’est aussi ce qui le rend extrêmement dangereux pour l’islam tout entier. On frémit en se souvenant des prophéties de Mohamed sur les Arabes, lorsqu’il annonçait leur méchanceté à venir : «Malheur aux Arabes ! »[34]. On pense aussi à cette prophétie qui annonçait la destruction de la Kaaba* par les Abyssins. L’avenir est inquiétant pour l’islam qui pourrait bien être entraîné dans le malheur à son corps défendant par les fous de Dieu.

Militairement, l’avenir en question est entre les mains des Etats-Unis d’Amérique. Attaqués injustement au cœur de leur ville, ils ne s’endormiront plus. Tolèreront-ils longtemps la trop prévisible violence Wahhabite* à venir ? La question majeure qui se posera dans les discussions puis les actions américaines contre le terrorisme sera la suivante : « Quel est le rôle de l'Arabie Saoudite ? »[35]

Historiquement, les fanatismes religieux suicidaires n’ont disparu que dans l’apocalypse. L’exemple le plus récent est celui du shintoïsme japonais en 1945. Les Japonais vénéraient leur empereur comme un Dieu. Eux aussi crurent en une prophétie affirmant que la nouvelle ère aboutirait à la domination du Japon sur le monde entier. L’ère Meiji, inaugurée par le grand-père de l’empereur Hiro-Hito n’est pas autre chose que cela. Les marins américains en prirent conscience quand ils virent les avions kamikazes se précipiter sur leurs navires. Certains symptômes indiquaient que la foi des japonais était d’ordre religieuse. Elle était donc pire que celle des nazis qui, étant sans Dieu, craignaient avec intelligence la mort. Les soldats américains ne faisaient pratiquement jamais de prisonniers japonais. Les officiers se suicidaient. Des femmes se précipitaient des falaises avec leurs enfants plutôt que de tomber dans les mains des G.I. Les analystes comprirent qu’un débarquement maritime sur les plages du Japon coûterait la vie à des centaines de milliers d’hommes, américains comme japonais. « Ils ne cèderont jamais, tant que leur foi religieuse en la divinité de l’empereur leur paraîtra réalisable. » L’idée d’utiliser contre des civils les deux bombes atomiques partaient de ce calcul. Entre deux maux, entre un crime contre l’humanité ou un désastre plus grand, que choisir ? La règle du pragmatisme est de toujours choisir le mal qui fait le moins de morts.

Nous sommes face à une nouvelle guerre du fanatisme religieux. Elle est différente car le cancer terroriste n’est pas lié à une nation particulière mais est métastasé partout dans le monde. De la même façon, il semble qu’il ne s’arrêtera pas tant que les islamistes Wahhabites* conserveront un espoir, même lointain de refaire l’action de David : vaincre le Goliath occidental.

Le livre de Flavius Josèphe mérite d’être raconté jusqu’au bout. Il est probablement prophétique[36]. « Loin de composer avec la main que leur tendait Vespasien, malgré de nombreuses défaites, les Juifs zélateurs provoquaient les romains, excitaient leur haine à travers toute sorte de traîtrises. C’est qu’ils gardaient une entière foi en la prophétie qui les avaient conduit à combattre. Ils pourchassaient et tuaient les Juifs défaitistes. » Si l’on veut bien comprendre l’esprit religieux qui motive ces islamistes, il est probable que l’attentat du 11 septembre 2001 n’est que le premier.

 

Troisième acte : La mise en danger des lieux saints de l’islam par les Wahhabites

 

Dans le passé, ce sont les Juifs eux-mêmes qui, dans leur obstination à vouloir vaincre l’Empire, commencèrent la destruction de leur Temple[37]. « Les Juifs, affaiblis par les pertes qu’ils avaient faites dans tant de combats, résolurent de ruiner une partie du Temple de Jérusalem pour tâcher de sauver le reste. Ils com­mencèrent par mettre le feu à cette partie de la galerie qui allait joindre la forteresse Antonia. Ils furent ainsi les premiers qui travaillèrent à la des­truction de ces superbes ouvrages. Deux jours après, qui était le vingt-quatrième de juillet, les Romains mirent le feu à cette même galerie.»

On peut imaginer qu’il en sera de même à l’avenir pour l’islam. Les Wahhabites* retrancheront leur impunité en Arabie Saoudite, espérant bien être hors d’atteinte des bombes Occidentales pour deux raisons. 1- Une raison géopolitique : Jamais l’Occident n’aura l’audace de s’attaquer à ces terres sacrées que seuls des pieds purifiés peuvent fouler. Cela susciterait une telle levée des Musulmans du monde entier, plus d’un milliard d’individus dispersés dans tous les pays, que les politiques occidentaux réfléchiront à deux fois.

2- Une raison religieuse : Dieu ne tolèrera jamais que les infidèles s’attaquent à son sanctuaire sacré. Les prophéties annoncent, selon eux, qu’il interviendra. Ce sera l’explosion de Gog et Magog*. Elle marquera la ruine définitive des empires ennemis.

Déjà, à l’époque de la guerre des Juifs, Favius Josèphe dénonce cette fallacieuse croyance[38] : « Un faux prophète fut cause de la perte de ces misérables, qui n’étaient montés de la ville dans le Temple que sur l’assurance qu’il leur avait donnée qu’ils y retrouveraient ce jour-là des effets du secours de Dieu. Mais ce malheureux peuple est d’autant plus à plaindre qu’ajoutant aisément foi à ces imposteurs qui abusaient du nom de Dieu pour le tromper, il fermait les yeux et se bouchait les oreilles pour ne pas voir et ne pas entendre les signes certains et les avertissements par lesquels Dieu lui avait fait prédire sa ruine. »

 

4- La fin de l’islam politique et guerrier

 

Le Prophète Mohamed a dit : "l'Antéchrist viendra et ira dans le voisinage de Médine*. La ville éprouvera trois secousses et, après cela, les infidèles et les hypocrites iront trouver l'Antéchrist.[39]"

 

Les Occidentaux devront-ils se résoudre à attaquer l’Arabie Saoudite et à ruiner entièrement la puissance politique de l’islam pour arrêter son terrorisme ? D’après ses propres prophéties, lorsqu’elles sont bien comprises, l’islam semble l’annoncer. Nul ne le sait encore mais la comparaison avec le récit de Flavius Josèphe, avec les mentalités comparables qu’il décrit à son époque, laisse un arrière-goût de pessimisme. Il a décrit en détail la mort politique du judaïsme. Le Temple et l’Etat brûlèrent. Il n’en resta plus rien[40]. Non seulement le Temple fut détruit, mais par suite de l’obstination des zélotes qui continuaient à se battre alors que tout était perdu, la ville de Jérusalem fut rasée puis le pays des Juifs tout entier. « Ici et là, écrit Flavius Josèphe, bien après la ruine du Temple et de la ville de Jérusalem, des groupes de ces assassins s’attaquaient encore à des intérêts romains, avec une incroyable constance. Massada est le nom d'une citadelle juive, au sud-est d'Hébron, près de la mer Morte, dans laquelle les derniers zélotes se réfugièrent. Ces zélotes assassins avaient été la cause de toute cette guerre.[41]»

 

 

Le Prophète Mohamed a dit que la Kaaba* serait détruite et tous les lieux saints profanés.

 

La plus douloureuse expérience consiste en la perte de ce à quoi on tient le plus. Elle conduit à réfléchir sur soi. Rien n’est plus efficace pour l’humilité. Ainsi est La Mecque* dans la mentalité des Musulmans. C’est auprès de la Kaaba que se dresse le cinquième pilier de l’islam, le saint pèlerinage.

La destruction de la ville de Jérusalem peut illustrer ce que pourrait être celle les Etats musulmans. Il convient de rappeler que, selon l’ordre de Mohamed, dès qu’une terre est suffisamment islamisée, il faut imposer aux non-musulmans une soumission définitive à un gouvernement islamique. La religion islamique n’est certes pas imposée mais la loi civile de l’islam. Il en résulte une puissance politique et une légitime fierté des Musulmans. Ainsi, une telle guerre pourrait avoir pour effet la destruction de toute l’œuvre politique laborieusement construite par les générations de fidèles.

 

La destruction des derniers Moudjahidines, leur attitude suicidaire, jusqu’à la folie

 

Au temps des Romains, les derniers fous de Dieu se réfugièrent au sommet d’un rocher escarpé, Massada[42]. « Eléazar, un descendant, dit-on, de Judas, les commandait. Flavius Silva, gouverneur romain de Syrie, en faisait le siège avec ses hommes. Un mur fut élevé autour de la citadelle pour empêcher toute fuite. Mais la place était naturellement défendue. Elle était située sur un immense rocher trapézoïdal, entouré de profonds ravins. Seuls deux chemins étroits franchissent les précipices. Remparts et tours complétaient la protection. À l'abri de ces murs imprenables, les Sicaires disposaient de grandes quantités de vivres et d'armes. Les soldats romains construisirent des échafaudages d'où ils parvinrent, avec force coups de bélier et en mettant le feu, à enfoncer les murailles. "Nous sommes sûrs d'être pris, lança Eléazar, mais nous pouvons choisir, avant, de mourir noblement avec ceux que nous aimons le plus." Suit une longue exhortation qu'il conclut : "Hâtons-nous donc de leur laisser, au lieu de la jouissance qu'ils espèrent de notre capture, la stupeur devant notre mort et l'admiration pour notre intrépidité." »

Le 3 mai 72 (ou, selon certains, 73), 960 hommes, femmes et enfants périrent ainsi égorgés par des Sicaires tirés au sort et dont le dernier se suicida, écrit Flavius Josèphe. Cela se passa au cours de l'immense incendie allumé pour anéantir Massada. Cet immense suicide collectif impressionna durablement les Romains et, bien au-delà, les civilisations postérieures. Suicide des assiégés, il était également, au moins symboliquement, celui du peuple juif tout entier, abandonné de Dieu. Eléazar, dans sa première harangue à la mort, n'avait-il pas regretté l'incapacité de ses compagnons à " pénétrer la pensée de Dieu et nous rendre compte que le peuple juif, qu'il avait aimé autrefois, avait été condamné par lui ?"

L'interprétation traditionnelle de Massada y décèle le signe et le symbole de la tentation suicidaire du fou de Dieu. Poussant plus loin l'analyse historique et la projetant sur le destin des islamistes Wahhabites*, on peut voir dans ce suicide collectif le résultat de la fuite en avant du "parti de la guerre" que constituaient les occupants de Massada. D'autres, à l'époque déjà, avaient choisi la paix...

La partie combattante de l’islam risque de périr écrasée par la guerre qu’elle aura elle-même voulue. Il est certain que les armes occidentales seront plus fortes que la poitrine des martyrs musulmans. Une haine accumulée et trop longtemps impuissante à se venger de leurs ennemis peut conduire à ce malheur. Le rêve de posséder et répandre le feu nucléaire peut obliger les nations occidentales à l’utiliser comme cela se produisit à Hiroshima pour les kamikazes.

5- L’apostasie* des masses islamiques

 

Mohamed a dit que l’apostasie serait généralisée dans la communauté musulmane. Le vice se répandra partout. Certains signes annoncés le prouvent parmi lesquels on trouve la perte des objets confiés en dépôt, la rivalité dans la direction des mosquées, la multiplication des constructions plus hautes les unes que les autres (signe d’orgueil), la fréquence de la fornication, la consommation de l’alcool, prendre des filles comme chanteuses et danseuses dans les réunions et les fêtes, le bâtard qui devient maître et gouverneur, accorder des responsabilités à ceux qui ne le méritent pas, la multiplication des nouveautés blâmables, le manque de pudeur des femmes qui découvrent les parties intimes de leur corps, le juge qui n’applique pas la justice, la rareté des savants qui dénoncent les nouveautés blâmables, la décadence morale et d’autres actes illicites encore.

 

L’apostasie

 

Après ces événements tragiques, l’apostasie* ne concernera probablement pas que l’islam mais toutes les religions lors du « mai 68 » d’une génération future. Ceci constituera la réalisation d’une prophétie évangélique : « Que personne ne vous abuse d'aucune manière. Auparavant doit venir l'apostasie.[43]»

Cette guerre aura été si terrible, si injustement menée par les islamistes Wahhabites*, qu’on n’en voudra plus jamais. Les enfants qui naîtront recevront de leur parent les récits des horreurs qu’ils auront vues et souvent condamnées. Comme tout ce qui est démesuré pour l’imagination des jeunes, ces souvenirs provoqueront dans les générations musulmanes suivantes un rejet dégoûté, de tout ce qui porte le nom d’Allah. Qu’on se rappelle le phénomène somme toute analogue connu par l’Allemagne dans la première moitié du XXème siècle. Les excès revanchards et fanatiques des nazis eurent l’effet suivant dans la génération de leur fils : gauchisme, écologisme et pacifisme. De même, il est probable que le souvenir des ruminations haineuses et obsessionnelles des pères finira par produire dans les fils un désir avide de plaisirs et de richesse à l’Occidentale... loin de cet Allah aux mains rouges de sang.

A ce moment-là, l’islam ne résistera ni à ses fautes passées ni surtout à la fragilité de ses bases théologiques : «Le Coran* est, paraît-il, dicté mot à mot par Dieu, dira-t-on de toute part ; Dieu n’est-il pas bien ignorant pour faire de telles erreurs scientifiques ?» Le christianisme fit à la Renaissance sa révolution exégétique. Il le put car il ne considéra jamais la Bible comme dictée par Dieu. L’islam ne pourra suivre, semble-t-il un tel chemin. L’islam ayant été considérablement affaibli[44], il sera possible à l’Antéchrist de s’attaquer à sa survie même.

Toutes les religions auront à en subir le contrecoup, «tout ce qui porte le nom de Dieu.[45]». On peut deviner que c’est la jeunesse du monde entier qui rejettera la religion. Comment expliquer qu’en mai 68, de jeunes belges aux cheveux longs insultèrent les anciens combattants réunis autours du monument aux morts un 11 novembre ? Ils les traitèrent de fascistes. «Mais nous avons combattus le nazisme, répondirent-ils.» Rien n’y fit. Le rejet des patries n’était pas une réaction de l’intelligence mais du cœur. Il en sera de même pour les religions. Déjà le phénomène se fait sentir. Une étude philosophique sérieuse montre que les guerres ont eu pour origine une cause unique : l’orgueil humain, autrement dit l’incontrôlable désir du pouvoir. Cette domination s’est incarné dans trois grands types de guerres : posséder la terre d’autrui (exemple : Les Empires de Babylone, de Rome, la première guerre mondiale), imposer à l’autre sa conception de la politique (la seconde guerre mondiale, la guerre froide), imposer à l’autre sa religion[46]. Il est étrange de constater que, même à la fin du XXème siècle et de ses terribles guerres des idéologies politiques, beaucoup affirmaient que « toutes les guerres de tous les temps avaient toujours été religieuses ». Cette idée, véhiculée par l’idéologie laïque, est le signe d’un avenir lointain sombre pour les religions, surtout à un moment qui semble donner raison à leurs ennemis.

 

Il y aura une survie de l’islam, purifié par l’épreuve

 

Mohamed a dit que malgré ces épreuves, il subsistera toujours, jusqu’à la fin du monde un petit reste de croyants. « Il y aura toujours une partie de ma communauté qui combattra ouvertement dans la voie de la vérité jusqu’à la fin des temps. Issa le fils Maryama (Jésus) descendra et le Commandeur de ses croyants lui dira : vient diriger notre prière et Issa répondra : non continue à diriger la prière car vous êtes de la communauté de Mohamed chacun peut présider la prière de l’autre[47]

 

Cette crise sera bénéfique, au moins pour un regard intérieur. Elle marquera le commencement de l’islam de l’intériorité et du silence. La tradition musulmane dit qu’après les malheurs de la dernière lutte commencera un âge d’or unique, comme jamais vu. Le spirituel sera alors aisément accessible, même si, peu d’hommes en voudront. C’est que l’islam sera devenu humble.

Deux textes de Flavius Josèphe montre jusqu’où alla l’abaissement de la nation juive[48].

Il semble, d’après les prophéties même de Mohamed, qu’il en sera de même pour l’islam. Il n’y aura plus trace de son existence politique, plus de lieux saints ni de terre de l’islam. Mais Dieu discernera la présence de vrais fidèles Musulmans. Leur prière secrète et privée ressemblera à celle de Job dans son épreuve : “ Je sais moi que mon Rédempteur est vivant et qu’il se lèvera le dernier dans la poussière. Et moi, après mon éveil, de ma chair, je verrai Allah[49]”. Ils auront été appauvris par l’épreuve, détachés de leurs rêves d’un islam mondial par la vision de l’apostasie* de leurs jeunes. Il ne leur restera plus qu’Allah et la confiance qu’ils lui portent. Ceux qui n’auront pas réalisé cette oeuvre de purification ne tiendront pas. Ils s’écrouleront devant la constatation de la victoire de l’Antéchrist. Ainsi, par bataillons entiers, les Musulmans apostasieront leur foi[50]. En ces jours, le petit reste des Musulmans fidèles n’aura plus pour les soutenir l’appel à la prière du muezzin, le jeûne effectué dans la joie de la communion avec les autres musulmans, le pèlerinage dans les lieux saints. Il ne leur restera plus que l’aumône qu’on peut camoufler en action sociale, le Coran* qui nourrit l’âme de sa beauté venant du Très-Haut et la prière d’adoration secrète, au fond du cœur. Nourris de leurs propres prophéties, les Musulmans prieront Dieu d’envoyer le Messie Jésus, lui qui doit revenir à la fin du monde

 

La conclusion prophétique de Flavius Josèphe

 

Mohamed a dit : « L’islam a commencé à Médine*, errant et fragile. Il finira de la même façon.»

 

Pourquoi ce malheur à venir de l’islam ? Ce que disait Flavius Josèphe de Jérusalem il y a 1900 ans semble tout à fait applicable à l’islam dans les années à venir[51]. Il écrivit : « Jérusalem, misérable ville, qu’as-tu souffert de semblable lorsque les Romains, après être entrés par la brèche, t’ont réduite en cendre pour purifier par le feu tant d’abominations et de crimes qui avaient attiré sur toi les foudres de la vengeance de Dieu ? Qui pouvait encore croire que tu avais été ce lieu adorable où Dieu avait établi son séjour ? Tu fus punie après avoir, par la plus sanglante et la plus cruelle guerre civile que l’on vit jamais, fait de son saint Temple le sépulcre de tes citoyens. Ne désespère pas néanmoins de pouvoir apaiser sa colère, pourvu que tu égales ton repentir à l’énormité de tes offenses. »

« Je ne peux me persuader que les impiétés de nos pères qui leur attirèrent ce même malheur[52] furent comparables aux nôtres. N’ai-je donc pas sujet de croire que Dieu, voyant ces saints lieux consacrés à son service souillés par tant d’abominations, il les a abandonnés pour se ranger du côté de ceux à qui nous fîmes la guerre. Lorsqu’un homme de bien voit que tout est corrompu dans sa famille, il la quitte et change en haine l’affection qu’il lui portait. Nous voudrions que Dieu, à qui rien ne peut être caché, et qui pour connaître les plus secrètes pensées des hommes n’a pas besoin qu’ils les lui disent, demeurât avec nous quoique nous soyons coupables des plus grands de tous les crimes. Ils sont si publics qu’il n’y a personne qui les ignore. Il semble que nous avons concouru à qui serait le plus méchant. Nous nous faisions gloire du vice comme les autres font gloire de la vertu[53]. »

 

Sommes-nous l’Antéchrist ?

 

Dans les prophéties musulmanes, Mohamed annonce sans cesse que cette destruction finale sera le fait de l’Antéchrist, le Djalal. Or, nous venons de montrer que si ces prophéties sont vraies, elles ne pourront être réalisées que par l’Occident. Sommes-nous donc l’Antéchrist ? Certains l’ont nié, affirmant que l’Occident attaqué par un islam intégriste et frustré dans son orgueil dominateur ne pouvait se battre que pour le Bien universel.

Pourtant, à y regarder de plus prêt, il faut faire acte de vérité. Quel est l’enjeu de cette lutte ? Deux conceptions du monde s’affrontent qu’Edgar Morin appelle deux barbaries, « l’une venue du fond des âges, l’autre glacée, anonyme, technico-industrielle.» Que symbolisaient en effet les Twin Tower, sinon un matérialisme arrogant, peut-être l’un des pires qui ait jamais existé sur terre. On le devine confusément au plan de la simple humanité. Tout paraît propre et civilisé dans notre monde alors que, sourdement, tout semble devoir être sacrifié à ce seul dieu : « mon bonheur, ici et maintenant ». Or qu’est ce qu’un Antéchrist sinon une idéologie qui s’oppose aux commandements du Christ : « Etablissez par-dessus tout l’amour de Dieu et du prochain, jusqu’au mépris de vous-mêmes »[54]. Le fait que l’Occident puisse être la cause de l’humiliation salutaire de tout l’islam, de par la folie de quelques-uns de ses membres, ne signifie pas que l’instrument de cette humiliation soit le bien.

Je peux même dire, et je parle ici en théologien catholique, que notre anti-christianisme est plus terrible aux yeux de Dieu que tous ceux qui ont existé jusqu’ici. L’un des signes est donné par la Vierge Marie, dans ses apparitions reconnues. Jamais elle n’a pleuré autant…

N’y a-t-il pas ici une exagération, un blasphème contre l’humanité ? Que peut-il y avoir de pire que le nazisme ou le communisme, comme le disait jadis le pape Pie XI[55] ? Il n’y a pas d’exagération mais il s’agit ici d’un regard théologique. Il ne porte pas d’abord sur le meurtre des corps mais sur celui des âmes. Jésus disait : «Je vous le dis à vous, mes amis : Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps et après cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignez Celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne ; Oui, je vous le dis, Celui-là, craignez-le[56]

Le nazisme et le communisme furent au-dessus de tout pour le meurtre conscient et volontaire des corps. Mais ces deux monstres du XXème siècle apparaissaient clairement comme ce qu’ils étaient, des monstres. Il était donc plus facile de les repérer et de ne pas les laisser tuer l’âme des peuples. Notre civilisation est d’une autre trempe. Elle tue non seulement les corps (elle a sans doute déjà éliminé physiquement plus d’hommes que le nazisme et le communisme réunis, ne serait-ce qu’à cause de ses lois sur l’avortement), mais pour le meurtre des âmes. En effet, elle a le pouvoir d’anesthésier les consciences, de leur faire croire qu’il est bon et louable de sacrifier ce qu’il y a de plus précieux au monde (le fruit de son sein par l’I.V.G. ; la femme ou l’homme de sa jeunesse par la répudiation et le divorce[57] ; la visite à ses vieux parents par l’instauration des hospices-mouroirs) au « devoir d’être heureux en urgence, avant que la fleur ne se fane ». Cette philosophie n’évite les massacres physiques qu’en apparence, tout en prétendant les interdire.

Plus l’humanité approchera de sa fin, plus le sens de ce texte de Jésus sera vrai et profond. Il prendra un sens théologal. Il faut toujours se souvenir en lisant les terribles textes sur l’Antéchrist, que ces paroles sont d’abord esprit et vie. Pris dans ce sens, il est facile de comprendre pourquoi l’antichristianisme des nations post-chrétiennes (l’humanisme sans Dieu) est le plus dangereux qui ait jamais existé pour les âmes, quoique pas nécessairement le pire à venir[58]. On pourrait multiplier les analyses pour manifester que la voie proposée par l’humanisme sans Dieu consiste en un égoïsme intelligemment géré. En nourrissant l’égoïsme d’une manière très profonde, en le rendant viable à travers une apparence de bonheur individuel, il façonne efficacement chacun dans la recherche de soi. Etant très séducteur et capable d’anesthésier jusqu’à la conscience de vivre dans l’égoïsme, il est capable plus que tout autre antichristianisme terrestre d’entraîner le refus de l’amour au moment de la mort. Quand un nazi tue puis est tué au nom de sa croyance raciste, il est certes au service d’une horrible idéologie, mais sa propre vie lui paraît moins importante que son idéal. Il y a donc en lui un certain sens du sacrifice individuel. Il en est de même pour un communiste et de sa passion du bonheur social des autres. Quand un humaniste moderne se regarde, il ne voit pas qu’il est égoïste. Il peut se croire longtemps généreux puisqu’il respecte, dans sa recherche de bonheur, la recherche d’autrui. Il condamne avec force le nazisme et le communisme, affirmant à qui veut l’entendre[59] : « "Si nous avions vécu du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour verser le sang des prophètes" Dans l’Evangile, Jésus témoigne d’une grande répulsion vis-à-vis de cette autosatisfaction. Il dit : "Ainsi, vous en témoignez contre vous-mêmes, vous êtes les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes ! Eh bien ! Vous, comblez la mesure de vos pères !"

Ainsi, cette forme de pensée est capable de disposer plus que tout autre système politique un peuple entier à se plonger en enfer lorsque le vrai Evangile est proposé. Quelle difficulté en effet pour un homme habitué à ne penser qu’à son plaisir, de choisir dans une conversion totale l’amour fidèle jusqu’au mépris de soi-même.[60]


NOTES

[1] Apocalypse 9, 15-19.

[2] La guerre des Juifs contre les Romains, Livre 3, 27.

[3] Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 31. J’utilise librement de la traduction de J.A.C. Buchon, Editions Lidis, Paris, 1968.

[4] Flavius Josèphe pense à Vespasien, devenu empereur romain. Mais le sens profond de la prophétie était bien plus élevé, l’empire concerné était éternel.

[5] Isaïe 11, 1-5.

[6] L’ambiguïté de Dieu vient d’abord de la psychologie trop humaine… de l’homme. Lorsque Dieu parle de « gloire, de victoire, de salut », il entend souvent « vie éternelle, donc humilité et son chemin, crucifixion et humiliation ». Seul un croyant lui-même passé au feu purificateur de Dieu finit par s’habituer à son style et à ne plus lire « succès mondain, gloire terrestre ».

[7] Voir deuxième partie, chapitre 2, 2 et 3.

[8] Extrait d’une Fatwa d’Oussama Bin Laden.

[9] Extrait d’une Fatwa d’Oussama Bin Laden.

[10] Ezéchiel 39, 12 : « On les enterrera afin de purifier le pays pendant sept mois.»

[11] Ezéchiel 38, 14. 39, 15.

[12] L’Oumma*est la communauté des Musulmans. Il s’agit du nouvel Israël puisque ce peuple fut maudit. D’où la disparition du nom d’Israël, originellement présente dans ce texte.

[13] Cette section reprend en grande partie l’article du journal The Spectator, 2001. Son auteur, Stephen Schwartz est aussi l'auteur de "Intellectuels et Assassins", publié par Anthem Press.

[14] A l'exception, peut-être, de certains disciples de gauchistes laïques se présentant comme musulmans aux seules fins de servir un intérêt strictement politique, comme Yasser Arafat ou Saddam Hussein.

[15] L’annonce politique d’une victoire non pas au Ciel mais ici-bas de l’islam le plus rigoureux. Comme les témoins de Jéhovah, ils vont jusqu’à annoncer le retour physique du Messie Jésus à la tête du gouvernement islamique mondial.

[16] Un troublant rapprochement des dates s’impose. Le Wahhabisme est la plus terrible attaque satanique contre l’islam depuis l’Hégire*. Il prend la religion par sa qualité d’honneur militaire et la transforme en un fanatisme exterminateur. Au même moment, le christianisme subissait une attaque au défaut de sa cuirasse (il libère l’homme) avec la Révolution française et le culte de l’homme divinisé…

[17] Un grand imam musulman qui rétablira l’islam dans sa pureté originelle avant la grande guerre.

[18] Les Musulmans anti-Wahhabites* appèlent le Wahhabisme "fitna an Najdiyyah", le malheur venant de Nejd.

[19] La guerre des Juifs, livre 2, 23.

[20] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 16.

[21] Voir la réponse catholique à ce dilemme au chapitre 1 de cette deuxième partie.

[22] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 31.

[23] Luc 21, 21-24.

[24] Deuxième partie, chapitre 2.

[25] Le premier Calife* Abou Bakr pendant qu'il répartissait l'armée de la Palestine sous le commandement d’Oussama disait : "Ne vous comportez pas en traîtres ! Ne mutilez pas (vos ennemis), ne tuez ni enfant, ni vieillard, ni femme. N'abattez pas et ne brûlez pas les palmeraies, ni les arbres fruitiers. Ne tuez ni mouton, ni vache et ni chameau, sauf pour vous nourrir. Vous allez passer près des gens qui se sont retirés du monde pour s'adonner à la retraite (des moines Chrétiens) : laissez-les tranquilles à leur vocation...". Puis il leur dit : "... Partez au nom de Dieu !" Il n'est pas permis de tuer les mineurs, les femmes, les vieillards, les malades et les moines.

[26] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 23, livre 4, 18, livre 3, 19.

[27] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 4.

[28] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 23.

[29] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 33.

[30] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 3, 6.

[31] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 2, 30.

[32] 1 Rois 22, 22 « Dieu répondit : J'irai et je me ferai esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Yahvé dit : Tu le tromperas, tu réussiras. Va et fais ainsi. Voici donc que Yahvé a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tous tes prophètes qui sont là, mais Yahvé a prononcé contre toi le malheur."

[33] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 22.

[34] Voir ces prophéties au chapitre 2, la foi sur la fin du monde en islam.

[35] La question ne peut être posée pour le moment parce que nombre de sociétés américaines dépendent du flux continu du pétrole Saoudien. Mais elle viendra nécessairement. Mais que seront ces intérêt financiers face aux menaces de prolifération nucléaire du terrorisme ?

[36] La guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 35.

[37] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 16.

[38] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 30.

[39] Hadith* 92, 26.

[40] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 6, 26.

[41] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 7, 36.

[42] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 7, 36.

[43] 2 Théssaloniciens 2, 3.

[44] Cette époque n'est pas pour aujourd'hui. Cette histoire peut se développer sur plusieurs dizaines d’années. Avant d’en venir à la guerre totale, l’Empire Romain subit pendant plus de 70 ans le terrorisme zélote. C'est donc que le temps de l’apostasie* généralisée n'est pas encore pour cette année. Mais il peut venir vite, en quelques générations d'autant plus que les moyens modernes de communication précipitent l’évolution des mœurs. Les enfants bouddhistes d'Orient se forment en ce moment avec la télévision occidentale tout entière imbibée du message de l’homme sans Dieu.

[45] 2 Thessaloniciens 2, 4.

[46] Parmi les religions, ce sont les monothéismes qui ont eu la plus profonde tendance au fanatisme, à cause même de leur zèle pour un seul Dieu. Lorsque les monothéismes religieux deviennent des idéaux politiques, alors le malheur fond sur l’humanité et ce depuis toujours. La première de ces guerres se produisit dans l’Egypte antique d’Akhenaton, lorsqu’il résolut d’imposer à son peuple le seul Dieu Aton. Mais il est abusif de dire que ces guerres sont les plus meurtrières car les religions possèdent en général en elles des contre feux dogmatiques : respect des créatures de Dieu etc. Ce n’est jamais le cas des guerres purement politiques. Les pires guerres sont celles du racisme. Hitler lui-même fut dépassé par la guerre ethnique du Rwanda qui fut, avec des machettes, six fois plus efficace (100 jours, un million de morts, 1995).

[47] Hadith* de Muslim.

[48] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 7, 19. 7, 36 fin.

[49] Job 19, 25. Ce texte est tiré de la Bible juive. Les musulmans reconnaissent Job comme un grand prophète et un vrai musulman.

[50] On le voit, comme le christianisme, Ismaël sera purifié par l’épreuve des guerres perdues dans le sang, de l’apostasie* de ses fidèles. Ils entreront dans la prise de conscience de leur faute, le repentir, et le désir de la venue du Messie. La croyance musulmane du fait qu’Ismaël fut le fils égorgé » d’Abraham prend ici son sens réel.

[51] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 2.

[52] La même chose arriva lorsque ce roi de Babylone assiégea la ville, la prit, y mit le feu, et brûla le Temple.

[53] La Guerre des Juifs contre les Romains, livre 5, 26, fin.

[54] Saint Augustin, dans Les deux cités, résume de cette manière le message du Christ.

[55] Encyclique Mit brennender Sorge, la seule encyclique écrite en allemand dans l’histoire de l’Eglise

[56] Luc 12, 4.

[57] Malachie 2, 14 : « C'est que Yahvé est témoin entre toi et la femme de ta jeunesse que tu as trahie, bien qu'elle fût ta compagne et la femme de ton alliance. » 

[58] Voir du même auteur, La fin du monde, 2001, chapitre 4, quatrième étape.

[59] Une citation de Jésus lui-même suit. Elle convient parfaitement à notre génération. Matthieu 23, 31-33.

[60] C’est de cette manière que saint Augustin définit l’intensité de l’amour qui règne dans la Cité de Dieu et qui peut tout supporter pour l’autre, jusqu’à la croix.

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