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"Abraham eut deux fils..." (Genèse, 18)
Chapitre 1- L’islam a-t-il une origine divine ?
Chapitre 2- Que conclure ? Invention humaine ?
Chapitre 3- Dieu bénit deux fils d’Abraham
Ismaël, figure allégorique de l’islam
Isaac, figure du christianisme
Isaac et Ismaël, deux frères, deux religions
Chapitre 4- L’islam fut l’invention de Mohamed
Un signe de théologie judéo-chrétienne
Conclusion : dictée de l’ange ?
Chapitre 5- Théologie chrétienne : Dieu peut-il béni une hérésie ?
L’islam ne peut avoir été dicté par Dieu…
Chapitre 6- Bénir une religion de la guerre ?
La guerre peut-elle être voulue par le Dieu de Jésus Christ ?
Chapitre 7- L’islam, fouet de Dieu pour la sanctification du monde
Les conquêtes islamique sur les chrétiens
(Cette première recherche s’adresse aux Chrétiens)
Avec plus d’un milliard de fidèles, l’islam est numériquement la plus grande religion du monde après le christianisme. Les plus grandes masses sont formées par les Pakistanais (240 millions), les Indonésiens, les Arabes, les Iraniens, les Africains noirs, les Turcs, les républiques du Caucase. A première vue, à partir d’une connaissance sommaire de la foi des Musulmans, on serait tenté de répondre non. Cela n’est pas possible. L’islam enseigne en effet clairement des hérésies concernant en particulier le mystère de Jésus-Christ dont la divinité est niée explicitement. Il est possible de résumer ces contradictions en cinq points de théologie.
A propos de la nature de Dieu, de sa vie trinitaire, laissons parler les Musulmans eux-mêmes[1] : Dans la sourate de la famille d’Imran, et dans les autre vingt-trois premiers versets, Dieu répond aux Chrétiens qui ont prétendu que Dieu avait un fils. Une députation de Najran s’était rendue chez le Prophète de Dieu. « Ils se mirent à raconter les faussetés qu’ils suivaient, comme la Sainte Trinité des hypostases[2]. Alors Dieu révéla le début de cette sourate : « Dis : C’est un Dieu unique, un Dieu d’une unité absolue, qui n’a pas conçu et n’a pas été conçu, Et qui n’a pas d’égal » [Sourate de la pureté du dogme]
Il déclare qu’il est l’Unique n’a pas eu d’enfant, (qui n’a pas été conçu) qui n’est pas né d’une chose avant Lui (et qui n’a pas d’égal) qui n’a pas de semblable car l’enfant ne naît que de deux choses semblables et égales. Dieu est très au-dessus de ces prétentions.
Certains chrétiens, pour éviter d’insister sur la contradiction entre les dogmes de l’islam et ceux du christianisme, ont affirmé que Mohamed avait condamné certaines hérésies chrétiennes des premiers siècles mais pas la foi de Nicée-Constantinople. On peut montrer au contraire que le credo de Nicée[3] était connu et réfuté. Il était considéré comme l’une des multiples branches de l’hérésie chrétienne.
Dieu le Très-Haut dit : « Ce ne sont que des infidèles ceux qui disent que Dieu est le Messie, fils de Marie. Demande-leur : « Qui aurait pu empêcher Dieu, s’il avait voulu anéantir le Messie, fils de Marie, sa mère et l’humanité toute entière ? N’est-ce pas à Dieu qu’appartient l’empire des cieux et de la terre et de l’espace qui les sépare. Il crée ce qu’il veut et Sa puissance s’étend à l’univers »[4].
« Ce sont des infidèles ceux qui disent que Dieu est la troisième personne de la trinité. Non, il n’y a qu’un Dieu. S’ils ne renoncent pas à un tel langage un châtiment douloureux les atteindra. Pourquoi ne viennent-ils pas à Dieu et n’implorent-ils pas Son pardon ? Dieu, le clément et le Miséricordieux ? Qu’est-ce que le Messie, le fils de Marie, sinon un prophète, comme tant d’autres qui l’ont précédé ? »[5]
Dieu dit : « O gens d’Ecriture, n’exagérez pas dans votre religion. Ne dites que la vérité à propos de Dieu. La vérité, c’est que le Messie, Jésus, fils de Marie, a été le Prophète de Dieu et Son messager (verbe), qui a été déposé dans Marie. C’est une âme créée par Dieu directement.»
Ce refus de la divinité du Christ ne devrait-il pas contraindre un Chrétien à affirmer l’impossibilité d’une origine divine de l’islam ? D’après saint Jean[6], «Le voilà l’Antéchrist : il nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils ne possède pas non plus le Père.» Nous verrons qu’il faut être plus prudent. Il y a un mystère sous cette religion.
Dans la lignée de ce dogme de l’islam, d’autres points essentiels de la foi chrétienne sont niés comme la mort et la résurrection de Jésus. Le Coran* le dit :
Dieu dit aussi : « Les Juifs ont été punis pour avoir dit : "Nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, messager de Dieu" Non, ils ne l’ont pas tué, non, ils ne l’ont pas crucifié. Mais quelqu’un lui ressemblant l’a été à sa place. Et ceux qui ont discuté sur ce point eux-mêmes étaient dans le doute, ils n’avaient que des hypothèses. En vérité, ils ne l’ont pas tué. Dieu l’a élevé à Lui. Et Dieu est puissant et sage. Il n’est pas un homme d’Ecriture qui ne croira à Jésus avant de mourir. Et, au jour de la Résurrection, Jésus se dressera en témoin contre eux[7]».
Jésus n’a pu mourir car il est inconcevable pour un Musulman que Dieu livre son ami fidèle à une mort indigne. Le texte juif d’Isaïe sur le serviteur sacrifié est étranger à l’islam[8] : «Il était sans beauté ni éclat pour attirer nos regards, et sans apparence qui nous eût séduits ; objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleur, familier de la souffrance, comme quelqu'un devant qui on se voile la face, méprisé, nous n'en faisions aucun cas. Or ce sont nos souffrances qu'il portait et nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous le considérions comme puni, frappé par Dieu et humilié. Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison. »
La conséquence directe de tout cela est que l’islam[9] orthodoxe nie la possibilité même de la charité. Dieu ne peut être aimé comme un égal, c’est-à-dire à travers une amitié car il est le Tout-Autre. C’est un blasphème horrible que l’homme puisse s’élever au niveau de Dieu en prétendant que Dieu s’est abaissé au niveau de l’homme. La vraie position de l’homme devant Dieu, la seule qui est juste, est celle du serviteur (muslim en arabe). Il ne convient pas de rester debout devant Dieu, comme le font les Chrétiens qui prient, mais de se prosterner devant lui. Fondamentalement, l’islam se proclame la religion du serviteur fidèle, humble, obéissant. Le croyant n’a pas à comprendre. Il doit se soumettre à Dieu, son maître. La question de l’explication de la souffrance ne lui a pas été révélée dans le Coran* ? Qu’à cela ne tienne. Un serviteur se soumet "Inch Allah".
Une parole de Jésus, que les Chrétiens nomment le Verbe Incarné, permet de comprendre avec précision la différence entre ces deux religions[10] : « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l'ai fait connaître. » La différence entre elles réside en ce que certains se prétendent amis de Dieu et que d’autres nient que cela soit possible.
Mais, pour un Chrétien, le fait de nier la charité, n’est-ce pas la plus grave des pertes. Dieu peut-il bénir une telle dégradation de sa révélation ?
Enfin, une dernière conséquence peut être déduite de tout cela. Les Chrétiens croient que, après la mort, ils verront Dieu face à face. Dans la vision béatifique, c’est la Trinité elle-même Père, Fils et Esprit Saint qui vient, telle une colombe au creux d’un rocher, se nicher dans notre intelligence. Elle se fait notre propre pensée et se laisse comprendre dans l’exacte mesure où l’homme le désire par son amour.
Pour l’islam, ce mystère est impossible[11]. L’islam orthodoxe ne peut accepter ce genre de croyance car "Dieu est le tout-Autre, l’homme son serviteur prosterné".
Attention, les pensées de Dieu ne sont pas celles des hommes. Avant de rejeter l’islam dans le rang des sectes qui auraient réussi, il faut se souvenir de la remarque pleine de sagesse de Gamaliel rapportée par les Actes des Apôtres[12] à propos du christianisme naissant. Lui aussi était persuadé que Jésus était un imposteur, comme certains Chrétiens le pensent un peu hâtivement de Mohamed. Il pensait sincèrement que les disciples avaient caché le corps de cet illuminé pour faire croire à sa résurrection. Pourtant, il était sage. Lors d’une réunion au Sanhédrin, Gamaliel prit la parole. « Hommes d’Israël, prenez bien garde à ce que vous allez faire à l’égard de ces gens-là. Il y a quelque temps déjà se leva Theudas, qui se disait quelqu’un et qui rallia environ 400 hommes. Il fut tué, et tous ceux qui l’avaient suivi se débandèrent, et il n’en resta rien. Après lui, à l’époque du recensement, se leva Judas le Galiléen qui périt, lui aussi, et ceux qui l’avaient suivi furent dispersés. A présent donc, je vous le dis, ne vous occupez pas de ces gens-là, laissez-les. Car si leur propos ou leur oeuvre vient des hommes, elle se détruira d’elle-même ; mais si vraiment elle vient de Dieu, vous n’arriverez pas à les détruire. Ne risquez pas de vous trouver en guerre contre Dieu.»
Il est important de juger l’islam avec la même prudence. Plus d’une fois dans l’Ecriture, Dieu a surpris son peuple. Ce qui d’un premier abord apparaît comme impossible, il le fait. L’un des exemples les plus étonnants de son action mystérieuse se trouve dans l’Ancien Testament. Dieu peut-il lutter contre lui-même ? Dieu peut-il vouloir la destruction de son propre Temple ? Non répondirent unanimement les Docteurs d’Israël. Ils jugèrent fou le pseudo-prophète qui venait d’annoncer le contraire[13] : « Et maintenant, puisque vous avez commis tous ces actes -oracle de Yahvé-, je vais traiter ce Temple qui porte mon nom, et dans lequel vous placez votre confiance, ce lieu que j'ai donné à vous et à vos pères, comme j'ai traité Silo. Je vais le détruire. » Jérémie paya son audace. Mais le Temple fut vraiment détruit quelques années plus tard. Les chefs des Juifs comprirent qu’ils avaient été trop rapides à qualifier Jérémie d’hérétique. Ils lui construisirent un mausolée...
A propos de l’origine de l’islam, il est très difficile d’être absolument concluant car l’Ecriture sainte et le Magistère de l’Eglise ne donnent pas d’enseignements définitifs. Depuis le concile Vatican II, l’Eglise appelle simplement à un regard de respect. Il distingue la marque du nom de Dieu, non seulement dans l’islam, mais aussi dans les autres traditions religieuses qu’il cite. Il a reconnu la riche valeur de la foi et de la morale musulmane[14]. « Le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les Musulmans qui professent avoir la foi d'Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, futur juge des hommes au dernier jour. »
Ce respect de l’Eglise est important. Il montre qu’il n’est plus possible de considérer l’islam ou les autres religions comme de simples "Antichristianismes", venus du démon.
Mais une telle position ne nourrit que le cœur. Elle ne peut suffire à une intelligence croyante. D’où vient l’islam ? Pour répondre, il faut s’efforcer de voir s’il existe des prophéties bibliques à propos de cette religion et si elle s’y reconnaît.
Or il est remarquable de constater que la référence première des Musulmans est le patriarche Abraham, et ils désirent se soumettre à Dieu comme lui-même s’est soumis. Ils se disent fils d’Abraham par son fils Ismaël. C’est donc du côté des promesses faites à Abraham qu’il faut chercher.
La lettre des Ecritures est alors surprenante. On y apprend effectivement qu’Abraham a eu deux fils, et non un seul et que ces fils reçurent tous deux une promesse de bénédiction de Dieu. Il convient de rappeler ici l’histoire, en la prenant à sa source même.
La grande tristesse d’Abraham, ce pasteur sémite, était de ne jamais avoir eu d’enfant.
« La parole de Yahvé fut adressée à Abram[15], dans une vision : "Ne crains pas, Abram ! Je suis ton bouclier, ta récompense sera très grande." Abram répondit : "Mon Seigneur Yahvé, que me donnerais-tu ? Je m'en vais sans enfant...". Alors cette parole de Yahvé lui fut adressée : "Ce n’est pas un serviteur qui sera ton héritier, mais bien quelqu'un issu de ton sang." Il le conduisit dehors et dit : "Lève les yeux au ciel et dénombre les étoiles si tu peux les dénombrer" et il lui dit : "Telle sera ta postérité." Abram crut en Yahvé, qui le lui compta comme justice. » [16]
Quelques mois après, la promesse tardait à se réaliser. Sarah, épouse d’Abraham, s’impatienta et lui dit, dans son bon sens [17] : « "Vois, je te prie : Yahvé n'a pas permis que j'enfante. Va donc vers ma servante. Peut-être obtiendrai-je par elle des enfants." Et Abram écouta la voix de Sarah. Ainsi, au bout de dix ans qu'Abram résidait au pays de Canaan, sa femme Sarah prit Agar l'Egyptienne, sa servante, et la donna pour femme à son mari, Abram. Celui-ci alla vers Agar, qui devint enceinte. »
Ainsi, le fils aîné d’Abraham fut celui d’une esclave, d’une muslim selon la terminologie sémitique.
Ici, il convient d’être attentif. Quel est cet enfant premier-né et que dit la Bible de lui, de son avenir ?
« Lorsque Agar se vit enceinte, sa maîtresse ne compta plus à ses yeux. Alors Sarah dit à Abram : "Tu es responsable de l'injure qui m'est faite ! J'ai mis ma servante entre tes bras et, depuis qu'elle s'est vue enceinte, je ne compte plus à ses yeux. Que Yahvé juge entre moi et toi !" Abram dit à Sarah : "Eh bien, ta servante est entre tes mains, fais-lui comme il te semblera bon." Sarah la maltraita tellement que l'autre s'enfuit de devant elle. L'Ange de Yahvé la rencontra près d'une certaine source au désert. Il dit : "Agar, servante de Sarah, d'où viens-tu et où vas-tu ? "Elle répondit : "Je fuis devant ma maîtresse Sarah." L'Ange de Yahvé lui dit : "Retourne chez ta maîtresse et sois-lui soumise." L'Ange de Yahvé lui dit : "Je multiplierai beaucoup ta descendance, tellement qu'on ne pourra pas la compter." L'Ange de Yahvé lui dit : "Tu es enceinte et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom d'Ismaël, car Yahvé a entendu ta détresse. Celui-là sera un onagre d'homme, sa main contre tous, la main de tous contre lui, il s'établira à la face de tous ses frères".»[18]
Ainsi, l’enfant fut béni par Dieu après sa conception. Dieu ne fut pas à l’origine de sa naissance mais il le bénit tout de même, à cause d’Abraham. Et sa bénédiction fut grande !
D’autres prophéties bibliques furent données par la suite concernant Ismaël. Sarah, qui était une femme terrible, chassa à nouveau l’enfant de la servante après la naissance d’Isaac, le fils qui lui vint dans sa vieillesse[19] : «Lorsque cela arriva, Dieu dit à Abraham : "Ne te chagrine pas à cause du petit et de ta servante, tout ce que Sara te demande, accorde-le, car c'est par Isaac qu'une descendance perpétuera ton nom, mais du fils de la servante je ferai aussi une grande nation car il est de ta race." Abraham se leva tôt, il prit du pain et une outre d'eau qu'il donna à Agar, et il mit l'enfant sur son épaule, puis il la renvoya. Elle s'en fut errer au désert de Bersabée. Quand l'eau de l'outre fut épuisée, elle jeta l'enfant sous un buisson et elle alla s'asseoir vis-à-vis, loin comme une portée d'arc. Elle se disait en effet : "Je ne veux pas voir mourir l'enfant !" Elle s'assit vis-à-vis et elle se mit à crier et à pleurer. Dieu entendit les cris du petit et l'Ange de Dieu appela du ciel Agar et lui dit : "Qu'as-tu, Agar ? Ne crains pas, car Dieu a entendu les cris du petit, là où il était. Debout ! Soulève le petit et tiens-le ferme, car j'en ferai une grande nation." Dieu dessilla les yeux d'Agar et elle aperçut un puits. Elle alla remplir l'outre et fit boire le petit. Dieu fut avec lui, il grandit et demeura au désert, et il devint un tireur d'arc. Il demeura au désert de Parân et sa mère lui choisit une femme du pays d'Egypte. »
Ainsi, une deuxième fois, Ismaël fut béni et quelques précision sur son destin furent données : son lien avec le désert (l’islam naquit dans le Sahara), le fait qu’il devint tireur d’arc, (donc une religion de la guerre).
Parce que la figure d’Ismaël semble une allégorie* de l’islam, la fin de sa vie d’Ismaël mérite aussi d’être rapportée[20]. « Voici la descendance d'Ismaël, le fils d'Abraham, que lui enfanta Agar, la servante égyptienne de Sara. Voici les noms des fils d'Ismaël, selon leurs noms et leur lignée : le premier-né d'Ismaël Nebayot, puis Qédar, Adbéel, Mibsam, Mishma, Duma, Massa, Hadad, Téma, Yetur, Naphish et Qédma. Ce sont là les fils d'Ismaël et tels sont leurs noms, d'après leurs douars et leurs camps, douze chefs d'autant de clans. Voici la durée de la vie d'Ismaël : 137 ans. Puis il expira ; il mourut et il fut réuni à sa parenté. Il habita depuis Havila jusqu'à Shur, qui est à l'est de l'Egypte, en allant vers l'Assyrie. Il s'était établi à la face de tous ses frères. »
Le second fils d’Abraham fut appelé Isaac. L’annonce de sa naissance fut très différente. Elle fut décidée par Dieu lui-même lors de son apparition au chêne de Mambré sous la forme de trois personnes (la Trinité fut révélée ce jour-là pour la première fois). Il fut conçu par la femme libre d’Abraham, c’est-à-dire par Sara. Et Dieu dit à propos d’Isaac et d’Ismaël[21] : «C’est par Isaac qu’une descendance perpétuera ton nom mais du fils de la servante je ferai aussi une grande nation car il est de ta race.»
Il y a là une allégorie* qui concerne les deux religions issues du judaïsme, à savoir l’islam et le christianisme. Les détails de ressemblance sont plus que frappants.
En effet, le christianisme fut créé immédiatement par une initiative de Dieu qui vint lui-même le prêcher sur terre. De plus, cette religion reçut la révélation du Mystère de la Trinité symbolisée dans l’histoire d’Isaac au chêne de Mambré[22] par les trois personnes qui étaient un seul Dieu. Les Chrétiens sont appelés enfants et amis de Dieu de même qu’Isaac est enfant d’Abraham par son épouse légitime, sans passer par la servante. Les musulmans se nomment eux-mêmes les esclaves de Dieu (muslim), ce qui est symbolisé dans cette prophétie par leur mère qui était esclave égyptienne. Le mot arabe ‘islam’ signifie ‘soumission, abandon à Dieu’ La formule ‘inch Allah’ (Si Dieu le veut) exprime la foi et la soumission en l’action constante et souveraine de Dieu dans sa création. La formule ‘Mektoub’ (c’était écrit) est plus populaire. Elle exprime une tendance à la passivité respectueuse de Dieu devant les malheurs.
Si l’on suit la lettre de l’Ecriture, le christianisme est l’Alliance voulue explicitement par Dieu et symbolisée par Isaac. Quant à l’islam, si on en croit cette prophétie, il vient de l’initiative des hommes, de même qu’Ismaël naquit par l’initiative personnelle d’Abraham et de Sarah, sans ordre de Dieu. Il fut inventé par Mohamed. Mais Dieu le bénit par la suite et le rendit extrêmement fécond à cause de la foi dont faisaient preuve les Musulmans, suivant en cela l’exemple de leur Père Abraham.
Si l’on regarde avec précision les diverses prophéties qu’ajoute la Bible concernant le destin d’Ismaël, on est frappé de constater qu’il s’agit du portrait de l’islam tel que nous le voyons depuis 1422 ans. Le livre de la Genèse 16 nous donne un portrait prophétique d’Ismaël, donc de l’islam, qui correspond trait pour trait à sa façon d’exister depuis des siècles : Il sera un onagre d’homme (c’est-à-dire comme un âne indomptable, obtus, peu cultivé mais intransigeant pour ce qui concerne sa foi). Sa main contre tous et la main de tous contre lui (à cause de cette intransigeance pour la foi, qu’il aura tendance à imposer). Il s’établira à la face de tous ses frères (à commencer par son frère chrétien qu’il supplanta en Afrique du Nord, puis en Turquie). La Genèse précise[23] qu’il devint un tireur d’arc (donc par métaphore, un peuple guerrier se répandant par la conquête militaire). « Douze tribus sortirent de lui », à l’image des nations revendiquées comme terres musulmanes : Arabes, Perses, Egyptiens, Indonésiens, Pakistanais (d’origine indienne), Africains noirs, Turcs, nations Slaves du Caucase, peuples Musulmans de Chine, Afghans.
L’origine purement humaine de l’islam[24] n’est pas démontrable au sens strict du terme, comme d’ailleurs son origine divine. Quelques signes peuvent cependant l’indiquer.
Les musulmans l’ont reconnu : Jamais Mohamed n’a obtenu de Dieu un quelconque miracle pour confirmer l’origine divine de ses dires. On lui en demanda souvent. « Les incrédules disent : Est-ce que par hasard Dieu ne lui [Mohamed] aurait donné aucun pouvoir pour faire des miracles ? Tu n'es donc qu'un donneur d'avis... » Coran* 13, 7 « Ils disent : à moins qu'il n'y ait des miracles qui lui soient envoyés de la part de son Seigneur, nous ne croirons pas. Réponds-leur : les signes (miracles) sont chez Dieu, et moi, je ne suis qu'un apôtre chargé d'avertir. Ne leur suffit-il pas que nous t'ayons envoyé le livre dont tu leur récites les versets ?[25]».
Les musulmans voient dans la poésie du Coran la preuve suprême de sa révélation puisque Mohamed était illettré. "Le Coran* est le miracle de Dieu". Il y a certes un prodige, une certaine beauté poétique. Mais peut-on parler de miracle dans un peuple habitué à la tradition orale et qui se réunissait pour la veillée autours de conteurs ?
L’absence de miracle pose un problème théologique. Il est légitime que Dieu justifie sa parole par un signe indubitable venant de lui. Jésus ni aucun des prophètes anciens n’ont refusé de donner ce genre de signe sans quoi n’importe qui pourrait s’affirmer prophète de Dieu. Le propre des sectes d’origine humaine n’est-il pas de demander une foi sans restriction envers un homme qui se dit envoyé de Dieu, sans jamais le prouver ? Jésus fit des miracles. Il tint à prouver ses dires car il pensait, sans illusion sur la réaction de foi des hommes, que cela était nécessaire. Vers la fin de sa vie, il donna aux responsables Juifs d’être témoin d’un miracle d’origine nécessairement divine. Tout théologien du monothéisme le sait, nul autre que Dieu, pas même un ange, ne peut ressusciter un mort qui « sent déjà »[26].
On reprocha souvent à Mohamed d’inventer lui-même ses sourates puisqu’elles tombaient du ciel comme cela, sans preuve. Lui les dictait à ses proches. Parfois, elles variaient selon les circonstances. Ainsi, l’autorisation de n’avoir que quatre épouses fut transformée spécialement pour lui en davantage, « compte tenu de la présence de veuves de guerre ». De même, le vin fut d’abord autorisé. Mohamed se ravisa, voyant les effets de l’alcool sur des proches.
Les Hadith* reconnaissent cette ambiguité du Coran*. Il fut révélé de sept manières différentes : Omar-ben-El-Khattâb disait : « J'ai entendu Hîcham réciter la sourate d'El-Forqân autrement qu'on ne la récitait d'ordinaire. Or l'Envoyé de Dieu me l'avait fait réciter lui-même. Je fus sur le point de me précipiter immédiatement sur Hîcham... Je le traînai devant l'Envoyé de Dieu et dis à ce dernier : Je viens d'entendre cet homme réciter le Coran autrement que tu me l'as fait réciter toi-même. Lâche-le, me dit le Prophète ; et il dit à Hîcham de réciter. Celui-ci récita. C'est ainsi qu'a été révélée cette sourate, ajouta le Prophète. S'adressant alors à moi il me dit de réciter. Je récitai. C'est bien ainsi que cette sourate a été révélée, ajouta-t-il encore. Le Coran a été révélé de sept manières.[27]»
Anas-ben-Malik rapporte que « Hodzaïfa fut effrayé de la diversité que les Musulmans apportaient dans la récitation du Coran... "Otsman, arrête les Musulmans avant qu'ils ne soient, sur leur Livre, dans un désaccord pareil à celui des Juifs et des Chrétiens…" Ils décidèrent de faire un recueil du Coran... quand les copies furent achevées, Otsman rendit les feuillets à Hafsa et il envoya de tous cotés des exemplaires qu'il avait fait exécuter, ordonnant de brûler tout feuillet ou exemplaire complet qui contiendrait autre chose que le Coran qu'il venait de faire exécuter...[28]»
Tout cela paraît bien humain et peu conciliable avec une dictée mot à mot, à moins que l’on entende ce mot à mot avec souplesse. A cela, les théologiens musulmans ont des réponses, intéressantes, distinguant la lettre de l’esprit. Mais elles ont du mal à justifier la revendication d’une différence avec les modes de révélation des autres religions monothéistes… Tout cela ressemble plus à de l’inspiration qu’à de la dictée.
Le second signe de l’origine humaine du Coran* et des Hadith* peut être déduite d’une étude précise des contenus. Visiblement, on a affaire à la compilation de données anciennes auxquelles a eu accès Mohamed dans son milieu et au cours de ses voyages. Ibn Warraq écrit[29] : « Les plus importantes étapes de l'histoire de l'islam furent caractérisées par l'assimilation d'influences étrangères [...] Mohamed, son fondateur, ne proclamait pas d'idées nouvelles. Il n'enrichissait pas les conceptions antérieures sur les relations entre l'homme et le transcendantal ou l'infini. [...] Le message du prophète arabe fut une composition éclectique d'idées religieuses et de règles. Ces idées lui furent inspirées par des contacts avec des Juifs, des Chrétiens, et d'autres encore qui l'avaient profondément impressionné. »
La nature éclectique et hétérogène de l'islam est connue depuis longtemps et reconnue par l’islam. "L'islam n'est ni plus ni moins que du judaïsme, plus la nature apostolique de Mohamed"[30]. Mohamed n'était pas un penseur original. Il n'a pas découvert de nouvelles règles d'éthique ; il s'est simplement contenté de puiser dans le milieu culturel ambiant. Mohamed savait que l'islam n'était pas une religion nouvelle et que les révélations contenues dans le Coran* ne faisaient que confirmer des Ecritures Saintes qui existaient depuis des millénaires. Il a toujours proclamé l'affiliation de l'islam aux autres grandes religions judéo-chrétiennes.
Des commentateurs musulmans tels qu'Al-Sharestani ont reconnu que le Prophète avait fait davantage. Il avait incorporé dans l'islam des croyances et des rites païens de son milieu arabe, en particulier dans les cérémonies du grand pèlerinage. D’autres influences sont visibles : Mazdéisme (ou zoroastrisme) et, plus grave, animisme et superstitions arabes. La Bible est liée au même phénomène d’inculturation.
Mais le Coran seul se prétend indépendant de tout cela car dicté mot à mot d’en haut…
On ne peut évidemment reprocher à Mohamed d’avoir islamiser les mœurs, les rites et les croyances païennes de son temps. Il s’agit plutôt d’une preuve d’intelligence. Il a purifié tout cela et l’a transformé en un véritable monothéisme. Mais ce procédé ne conduit pas à pencher en faveur d’une révélation dictée, mot à mot, par Dieu. Visiblement, s’il y a révélation, une grande liberté est laissée à sa culture personnelle. Les Juifs et les Chrétiens semblent plus honnêtes lorsqu’ils reconnaissent que leurs auteurs sacrés n’ont pas reçu de dictée mais seulement une inspiration, leur sensibilité faisant une grande part du travail.
Les musulmans croient fermement que leur foi vient directement du ciel, que Dieu lui-même, par l'intermédiaire de l'ange Gabriel, a donné le Coran* à Mohamed. Ils considèrent que le Coran est éternel, écrit au ciel, reposant comme il est, là, sur la Table gardée[31]. Il s’agit même du dogme fondateur de leur foi, de leur théologie. Ce qui distingue le Coran de la Bible ou des évangiles, c’est justement qu’il est exempt d’ajouts et d’erreurs. C’est pourquoi Salman Rushdie, en affirmant que certains versets étaient dictés par Satan[32], commit le blasphème suprême et ruina la base de la foi. « J'informe le fier peuple musulman du monde entier que l'auteur du livre Les Versets sataniques, qui est contraire à l'islam, au Prophète et au Coran, ainsi que tout ceux impliqués dans sa publication et qui connaissaient son contenu sont condamnés à mort. (...) J'appelle tout musulman zélé à les exécuter rapidement, où qu'ils soient. (...) Tout musulman qui serait tué dans cette voie sera considéré comme un martyr. » Par ces mots, l'Ayatollah Khomeini proclame le 14 février 1989, sur les ondes de Radio Téhéran, la fatwa*[33] qui condamne Rushdie à mort.
Bien que l'Ayatollah Khomeini n'ait pas précisé les motivations de sa sentence de mort, elles sont évidentes pour tout musulman. En effet, affirmer qu’une erreur ait pu se glisser dans le Coran est pour un Musulman un blasphème, une insulte au texte sacré qui ruine la spécificité de sa religion face au judaïsme et au christianisme. Au delà de cette polémique sur Satan, les Musulmans craignent par-dessus tout que soit prouvée l’influence d’une source humaine terrestre dans l’origine du Coran. Ils n’ont pas tort. L’épreuve de l’exégèse moderne qui a tellement ébranlé le judaïsme et le christianisme, ne manquera pas d’atteindre l’islam, tôt ou tard. Mais ce sera plus violent car l’islam, étant dicté et non inspiré, ne peut ployer tel le jonc. Tel le chêne, il tiendra ou cassera[34].
Nous l’avons montré, l’islam enseigne des dogmes contradictoires avec la foi chrétienne. Tout ce qui a rapport avec la possibilité d’une vie surnaturelle est nié : La Trinité, l’incarnation du Verbe, sa passion et sa résurrection, l’élévation de l’homme à l’amitié avec Dieu. Selon beaucoup d’auteurs musulmans, le paradis est réduit à un bonheur humain et la vision face à face de Dieu est impossible. En ce sens, on peut dire que cette religion consiste en une dégradation grave des promesses du Christ. D’ami, elle réduit l’homme à être serviteur de Dieu.
En effet, une religion ne peut subsister 1423 ans et connaître un tel succès si elle n’en reçoit pas de Dieu l’autorisation. Quand je dis que Dieu bénit* telle ou telle communauté humaine, cela signifie qu’il la laisse se multiplier. Il lui donne du pouvoir, de la réussite. Jésus l’affirme à Pilate lorsqu’il se vantait de son pouvoir sur lui : « "Tu ne me parles pas ? Ne sais-tu pas que j'ai pouvoir de te relâcher et que j'ai pouvoir de te crucifier ?" Jésus lui répondit : "Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi, si cela ne t'avait été donné d'en haut.[35]»
Pour répondre de manière chrétienne, il est nécessaire de revenir à ce qui transparaît dans l’Evangile et qui semble être une des bases de la révélation du Christ. Dieu préfère-t-il la vérité ou la vérité ? Il arrive que, dans son obstination, l’homme contraigne Dieu à choisir entre deux termes qui, normalement, devraient être unis. Dès le début du christianisme, saint Jean Chrysostome l’affirmait : «Donnez-moi deux attelages pour une course de chars. Que les chevaux du premier s’appellent Vérité (christianisme) et Orgueil, ceux du second s’appellent Hérésie et Humilité. Et bien vous verrez le second attelage remporter la victoire, non à cause de l’erreur mais à cause de la force du cheval Humilité.» Concrètement, il importe moins pour Dieu qu’un homme soit chrétien si, parallèlement, il se conduit comme un égoïste ou avec la morgue d’un pharisien. C’est, semble-t-il, l’explication de la bénédiction de l’islam par Dieu[36].
Une seule chose importe à Dieu en définitive : sauver tous les hommes et donc façonner leur cœur dans la plus grande disposition à son mystère. Ces qualités se résument à deux : humilité et amour. Peu lui importe la survie de l’Afrique du Nord ou de l’Egypte chrétienne si leur christianisme devient objet de perdition pour leurs peuples.
Dieu peut parfois autoriser (c’est-à-dire, selon l’expression biblique bénir*) ce qui apparaît à un regard superficiel comme un désastre, à cause d’un bien plus profond qu’il en fait sortir et qui a rapport avec le salut éternel des hommes[37].
Tout au long de l’histoire biblique, des exemples de ce comportement sont donnés. Il semble se faire ennemi des projets de l’homme, à chaque fois qu’il y discerne l’orgueil et le désir de puissance.
Le premier exemple biblique est donné à Babel[38]. « Comme les hommes se déplaçaient à l'orient, ils trouvèrent une vallée et ils s'y établirent. Ils dirent : "Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre !" Or Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et Yahvé dit : "Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. Descendons ! Et là, confondons leur langage pour qu'ils ne s'entendent plus les uns les autres." Yahvé les dispersa de là sur toute la face de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c'est là que Yahvé confondit le langage de tous les habitants de la terre et c'est de là qu'il les dispersa sur toute la face de la terre. »
On pourrait croire que ce texte est périmé, qu’il ne s’applique plus à l’humanité. C’est l’erreur que firent les Juifs à l’époque de Salomon. Dieu avait donné à ce roi une puissance et une unité populaire jamais observée. Alors, comme il est naturel dans ce cas, Salomon s’enorgueillit, prit un nombre incroyable de femmes, imposa à son peuple des corvées. Yahvé dit à Salomon[39] : « "Parce que tu t'es comporté ainsi et que tu n'as pas observé mon alliance et les prescriptions que je t'avais faites, je vais sûrement t'arracher le royaume et le donner à l'un de tes serviteurs. Seulement je ne ferai pas cela durant ta vie, en considération de ton père David ; c'est de la main de ton fils que je l'arracherai. Encore ne lui arracherai-je pas tout le royaume : je laisserai une tribu à ton fils, en considération de mon serviteur David et de Jérusalem que j'ai choisie. »
De même, l’Eglise catholique d’Occident subit une telle humiliation au XVIème siècle. Devant les excès des papes soucieux de construire de grands temples pour Dieu (et pour que leur nom demeure), des voix s’élevaient et protestaient. De grands saints, poussés par l’Esprit de Dieu, sentaient l’approche du malheur et réclamaient une réforme de l’Eglise. Mais la décadence était profonde. En 1514, le Dominicain Tetzel avait entrepris de persuader les fidèles que le salut s’opère aisément par les oeuvres. II proposait “ les passeports pour franchir l’océan en furie, et arriver tout droit au paradis.» Il utilisait volontiers le dicton : «Sitôt l’argent tinte dans la cassette, sitôt l’âme en faveur de qui l’on donne saute hors du purgatoire.” Le Ciel voyait arriver à l’heure de la mort des hommes bardés de sacrements et d’indulgences, assurés ainsi de leur salut alors que leur cœur ne se souciait que d’eux-mêmes. Le mal était si profond et si dangereux pour le salut de ceux qu’il aimait que Dieu agit. En Allemagne, il trouva un jeune moine augustin, prêtre depuis peu de temps (1507). Son nom était Martin Luther. Angoissé par le salut à la vue de ses propres péchés, il lisait, méditait, cherchait une règle capable de rendre un homme certain de son salut. Dans saint Paul, il lut que l’homme sera sauvé par sa foi, c’est-à-dire par sa confiance en Dieu. Ce fut pour lui un baume de réconfort. Il s’opposa à partir de ce jour aux prédicateurs vendant des indulgences. Poussant plus loin l’intuition de Luther, Calvin élabora une théorie selon laquelle ceux qui meurent sans avoir cette confiance en Dieu sont à coup sûrs damnés, non de par leur faute mais par un choix mystérieux de Dieu qui ne leur a pas communiqué sa grâce. Cette thèse excessive est une hérésie, au sens fort du mot. Pour comprendre pourquoi Dieu bénit après coup cette Réforme, lui permettant de s’étendre dans près de la moitié du catholicisme, il faut se rappeler la très belle remarque de saint Jean Chrysostome, citée plus haut : « le cheval Humilité… » C’est ainsi que pense Dieu. Que sert à l’homme d’avoir la plénitude de la révélation s’il s’en sert mal ? S’il y a une hérésie dans la Réforme, il existe aussi des richesses immenses en oraison, lecture de la Bible, liberté des enfants de Dieu. Mais Dieu, en divisant l’Eglise d’Occident de l’intérieur fit sortir du bien[40], obligeant le catholicisme à se réformer d’urgence, laissant le protestantisme dans la pauvreté de ses propres divisions, suscitant par les compétitions entre ces confessions un zèle nouveau pour Dieu. C’est pour ce bien-là et surtout pour l’humilité que suscite l’humiliation que Dieu veut[41] parfois la division[42].
Il en fut de même pour la naissance de l’islam. Je le montrerai plus loin.
« Dieu fut avec Ismaël, il grandit et demeura au désert, et il devint un tireur d'arc.»[43]
Les musulmans fidèles sont obligés de le reconnaître : « Nous avons reçu de répandre le Message de Mohamed dans le monde entier. L’un des moyens de l’apostolat est le Djihad. Le principe de la guerre sainte (ou "Djihad") n'est pas l'invention récente d'une poignée d'extrémistes vivant en Afghanistan. Le principe de la guerre sainte est inhérent à l'islam, avant tout parce qu'il est inscrit dans le Livre par excellence de l'islam, le Coran. Mais surtout parce que la guerre sainte est juste. Nous montrerons comment il est possible, même à un non-musulman, de le comprendre. Mais attention, il ne s’agit pas de n’importe quelle guerre sainte. Le djihad n’est pas n’importe quoi. Tout n’y est pas permis, ce que sont loin de comprendre les extrémistes actuels. Il y a une spiritualité du djihad, un but à viser. »
Laissons parler un théologien musulman[44] : «On attribue généralement à la notion de Djihad un sens belliciste ; elle se traduit par "guerre sainte", à savoir le recours aux armes dans le but de proposer la foi islamique et d’imposer une juste morale humaine. L'acception militaire du terme fait partie effectivement de la doctrine islamique comme d'ailleurs de celle des autres religions avec une nuance. Dans le christianisme, Jésus semble s’y opposer[45] : «Rengaine ton glaive ; car tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive.» Certes, au Xème et XIème siècles, les croisades conduites par le christianisme avaient bien des motivations religieuses. La reconquête de l'Espagne ne se fit pas sans effusion de sang au nom de l'Eglise catholique à une époque où les institutions mises en place par l'islam respectaient les différents cultes et sauvegardaient les personnes et les biens des gens du Livre. Mais aucun texte du Nouveau Testament n’encourage à la guerre[46]. Au contraire en islam, le Djihad*, est sanctifié et encouragé explicitement par le Coran* et les Hadith*, pas seulement de manière défensive. Sourate 9, 29 : «Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n'interdisent pas ce qu'Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu'à ce qu'ils versent la capitation par leurs propres mains, après s'être humiliés.»
Le Coran distingue quatre sens du mot djihad. Un catéchisme musulman officiel, édité par la Grande Mosquée de Paris[47], les définit de manière très claire :
1- Le Djihad contre les non croyants (mécréants) et les belligérants par la force, les biens, la langue et le cœur. Le Prophète dit : « Combattez les polythéistes en vous servant de vos biens, de vos personnes et de votre langue. »(Ahmed, Abou Daoud & Nassa’i)
2- Le Djihad contre les pécheurs musulmans. Il est de même de la lutte contre les pervers, par la main, la parole et le cœur. Le Prophète dit : « Quiconque constate un fait répréhensible doit le corriger en recourant à la force. S’il en est incapable, qu’il intervienne par la parole. S’il en est encore incapable, qu’il le réprouve en son for intérieur. Le dernier stade est le plus faible de la foi. » (Moslim)
3- Le Djihad contre Satan en repoussant ses insinuations perfides et les passions qu’il pare à nos yeux. Dieu dit : « Que Satan vous subornant, ne vous leurre pas au sujet de Dieu. » (31, Loqman. 93)
« Satan est votre ennemi juré, traitez-le comme tel. »(35, Les Anges. 4)
4- Le Djihad contre soi-même, consiste à s’astreindre à approfondir ses connaissances religieuses, à les mettre en pratique, à les transmettre, à combattre ses abus et à les éviter. La lutte contre soi-même est l’ultime Djihad* et c’est ainsi qu’on l’appelle.
Le mérite du Djihad et de la mort en martyr pour la Cause de Dieu est exprimé en termes nets dans le Coran et dans les Hadith* authentiques du Prophète qui font du Djihad l’œuvre la plus méritoire et l’acte de dévotion le plus distingué. Dieu dit : « Dieu a acheté aux croyants leur vie et leurs biens. En échange, Il leur a accordé le Paradis, en foi de quoi ils se battront pour Sa Cause : Ils tueront et se feront tuer. Une promesse solennelle leur a été faite par Dieu, dont la Thora[48], l’Evangile et le Coran se portent témoins. Quel autre que Dieu ferait plus honneur à Sa promesse ? Réjouissez-vous, croyants de votre engagement. C’est le comble du succès. [49]»
A propos des martyrs tombés pour Sa Cause, Dieu dit : « Ne crois surtout pas que ceux qui sont tombés pour la Cause de Dieu soient morts. Ils sont bien en vie auprès de Leur Seigneur, recevant de Lui leur substance, heureux de tant de bienfaits reçus de Dieu.[50]»
Les Docteurs de l’islam, surtout depuis qu’ils se sont installés dans les démocraties occidentales, ressentent une certaine gêne dans leur interprétation de la guerre sainte. Selon qu’on se rend dans telle ou telle mosquée, on entend trois interprétations du djihad.
1- S’agit-il d’abord d’une guerre des idées ?
Le Docteur Tahar Gaïd[51] s’oppose à toute conception agressive du Djihad. Il affirme que la guerre est uniquement autorisée quand il s’agit de se défendre d’une agression préexistante. Selon lui, le djihad militaire est une guerre moins importante que la guerre qu’on mène contre ses péchés. Il cite pour prouver ses dires un Hadith* du prophète Mohamed. « La définition du véritable Djihad est donnée par le Prophète lui-même qui, au retour d'une bataille, a dit : "Nous sommes revenus de la petite guerre sainte à la grande guerre sainte", c'est-à-dire, précise-t-il à ses Compagnons : " la guerre contre l'âme ", tant il est vrai qu'en chaque croyant sommeille des germes d'infidélité. »
Le Djihad serait donc d’abord un "effort raisonné" exercé sur soi-même. Le bien et le mal s'opposent en nous perpétuellement. Il est demandé de combattre les mauvais penchants, de respecter les prescriptions coraniques pour réaliser, d'une part, son unité personnelle. Ce n’est qu’en second lieu qu’il sortirait, au sein de la société un ordre social où règnent la justice et la liberté individuelle et collective. Cette tâche ne se concrétise que grâce à un effort continuel afin de valoriser ses connaissances et d'élever le niveau culturel et moral de la communauté musulmane.
Malheureusement, ce Hadith* ne semble pas authentique. Il apparaît pour la première fois au XIème siècle, sous l’influence des courants mystiques. Un Musulman fidèle ne peut souscrire à cette conception du djihad.
2- S’agit-il au contraire d’une guerre militaire totale, sans limite ni règle autre que le bon plaisir du Calife, telle que la voient les Wahhabites ? Eux aussi prétendent s’appuyer sur des textes du Coran. Mais ils se gardent bien de citer les sourates dans leur ensemble, de les confronter à l’ensemble des textes. Ils interprètent comme cela les arrange. Ils lisent : «Tuez les polythéistes, partout ou vous les trouverez. », et oublient les autres passages qui obligent le combattant musulman à l’honneur, au respect de la vie des civils etc. Ces gens ne méritent pas d’être décrits davantage. Le sang des enfants égorgés, des jeunes filles Musulmanes enlevées et violées sous prétexte de butin de guerre, crie contre eux. Ils sont le déshonneur de Dieu. Leur Dieu est le démon. Ils se font juge de la vérité, prétendent la posséder et exécutent tous ceux qui discutent leur prétention.
3- Il s’agit d’une guerre, certes militaire, mais soumise à des règles
Le Djihad au sens strict du mot tend à proscrire toute autre adoration que celle de Dieu, l’unique, à se dresser contre la violence et le mal, à sauvegarder la vie, les biens et l’équité, à généraliser le bien et à répandre la vertu. Dieu dit : « Combattez-les afin que plus aucun croyant ne soit tenté d’abjurer et que le culte tout entier soit rendu à Dieu.[52]»
Mais cette guerre ne se pratique pas n’importe comment. Le djihad est soumis à des règles venant de Dieu. 1- En conséquence, en premier lieu, aucune guerre sainte n’est légitime si elle n’est pas commandée par l’autorité du calife légitime.
2- Ensuite, le combat ne se fait pas n’importe comment. Il ne ressemble en rien aux guerres barbares et sans limites qui caractérisent la colère humaine. Il est précédé par un avertissement chevaleresque : 1- Avant l’engagement, il faut convier l’ennemi à la conversion l’islam. Cette première étape se fait par la discussion, l’exposition de la foi musulmane. 2- S’il refuse, on lui propose une seconde solution : il lui est possible de se soumettre aux codes des lois civiles Musulmanes et de payer un tribut, sans qu’il ait besoin de devenir musulman. 3- S’il le refuse encore, on recourt alors aux armes. On lui impose par la force les lois civiles et morales justes, tout en le laissant libre de garder sa propre conviction religieuse.
Il n’y a pas de pillage individuel dans l’islam. Les prises de guerre sont certes récupérées sur les champs de bataille mais elles sont utilisées pour le bien de l’oumma* toute entière. Il ne faut rien soustraire du bien conquis, ni tuer une femme, ni un enfant, ni un vieillard non impliqués dans la guerre. S’ils y ont participé, ils auront le même sort que les guerriers (libérés, soumis à l’esclavage ou exécutés selon les cas). Le Prophète disait aux chefs de ses troupes : « Partez au nom de Dieu, par Sa Puissance et selon la «Sunna» de Son Prophète. Ne tuez ni vieillards hors d’âge, ni enfants, ni bébés, ni femmes. Ne fraudez pas sur le butin conquis, rassemblez le et dirigez vos affaires au mieux. Dieu aime ceux qui s’appliquent à bien faire. » (Abou Daoud)
On pourrait multiplier les avertissements du Prophète sur la manière de faire la guerre. Il encourageait la ruse et l’intelligence au combat mais jamais la trahison. Il ne faut jamais trahir, disait-il, l’engagement donné par un Musulman à un infidèle de sauvegarder sa vie. Le Prophète dit : « Jamais vous ne trahissez ! » (Moslim) Il dit aussi : « Une enseigne sera érigée le Jour de la Résurrection pour tout traître. Il sera annoncé «C’est la trahison d’un tel, fils d’untel ». (Boukhari & Moslim). Il est interdit de détruire l’ennemi par le feu. Le Prophète dit : « Si jamais vous trouvez un tel, tuez-le, mais ne le brûlez pas. Le créateur du feu a seul le droit d’infliger ce supplice ». (Boukhari) Il ne faut jamais mutiler les morts. Le Prophète, dit Omran Ben Hoçéine, nous exhortait à faire de l’aumône et nous interdisait la mutilation. (Abou Daoud). Les gens de la foi, dit le Prophète sont les plus humains quant à la façon de tuer (Abou Daoud)
3- Enfin, et c’est le plus important, le but du djihad n’est pas de convertir de force à la religion. La foi ne s’impose jamais. Elle est affaire de conscience et de don de Dieu. Il ne s’agit pas d’abord de s’enrichir ou de capturer des esclaves. Il s’agit de tout autre chose. Deux buts sont visés : 1- Proposer la vérité de la révélation de Mohamed. 2- Répandre et imposer la droiture et la justice morales et civiles dans des nations soumises à la perversion, à l’injustice, au meurtre. Il s’agit de guerres de libération vis-à-vis de lois iniques qui bafouent les droits élémentaires de Dieu et des hommes. Elle les oblige simplement à adopter la règle des lois civiles et morales Musulmanes. Il s’agit essentiellement des sept commandements moraux de Moïse[53]. Cette distinction entre foi et morale humaine des sept commandements est essentielle pour comprendre ce que vise le djihad musulman. En soumettant des peuples pervers, elle leur propose certes d’adhérer à l’islam (donc aux trois commandements religieux de Moïse[54]). Mais elle ne le leur impose pas. Elle leur interdit par contre, de manière stricte et selon les cas, les sacrifices humains, le meurtre des enfants, l’avortement, l’euthanasie, les manipulations du génome humain, bref toutes ces formes d’injustice que les nations païennes appellent le bien mais dont les victimes sont les plus innocents des êtres. Qui peut nier que Mohamed délivra les nations arabes païennes de leurs coutumes d’immoler les petites filles aux idoles ? Qui peut nier que les nations africaines, lorsqu’elles furent délivrées du cannibalisme par le djihad, furent sauvées et civilisées ?
La vraie guerre sainte est militaire. Les musulmans doivent bien l’accepter, sous peine de changer le Coran et les Hadith*. Leur enseignement est très net. Les paroles et les actes de Mohamed forment une vision unifiée du djihad. Il ne devient que par extension et grâce à l’apport des docteurs spirituels du IVème siècle de l’islam, cette forme de guerre spirituelle que désirait le prophète contre le démon et soi-même. Leur théologie est, pour la plupart des Musulmans, très saine et excellente car le djihad militaire ne sera admiré des peuples que s’il est pratiqué par des hommes justes. Les Européens se souviennent encore avec admiration du sens de l’honneur, de la miséricorde et de la piété de Saladin qui, loin d’exécuter les prisonniers croisés, les rendait souvent sans exiger rançon, en échange de leur promesse de quitter le pays. Son attitude a fait plus de bien à l’islam et aux croisés eux-mêmes qu’une intransigeance barbare et inutile. Le djihad vrai n’a jamais été, au grand jamais, cette guerre barbare des islamistes Wahhabites, ces fléaux de notre siècle.
Nous touchons ici au cœur du débat en islam. Trois conceptions s’opposent. A cause de la lettre des textes et de l’absence chez eux d’une autorité dogmatique unique et capable de s’imposer à tous les Musulmans, ce débat ne sera jamais réglé. Les conséquences, nous le verrons, sont graves.
Ce qui est certain pour notre sujet, c’est que l’islam n’est pas, de par sa fondation, une religion de tolérance pour le péché. Face aux horreurs de la perversion des mœurs, le Coran parle de la guerre et en fait un devoir. Mais elle n’est pas une religion du massacre des créatures de Dieu.
Le Seigneur dit en saint Mathieu[55] : «Vous aurez aussi à entendre parler de guerres et de rumeurs de guerres : voyez, ne vous alarmez pas, il faut que cela arrive, mais ce n’est pas encore la fin» Et ailleurs[56] : «Lorsque l’on dira paix et sécurité, c’est alors que fondra sur eux tout d’un coup la perdition, comme les douleurs de la femme enceinte, et ils ne pourront y échapper.»
Pour comprendre comment la guerre a pu être permise par Dieu, il faut revenir aux sources mêmes de la révélation judaïque. Nous aborderons ultérieurement[57] plus à fond la question du sens de toutes les souffrances. Nous montrerons à quel point la révélation du Christ achève et donne sens à ce que les Juifs devinaient déjà. Mais, là où nous sommes rendus, la sagesse laborieusement apprise par les Juifs suffit.
Que faisons-nous sur terre ? Pourquoi nous faut-il passer par ce lieu de fragilité où le mal frappe, sans cause apparente ? Visiblement, comprirent les Juifs, il est une qualité qui tient au cœur de Yahvé plus que toute autre : Il ne supporte pas l’orgueil. L’humilité semble être appréciée par lui au-dessus de toute autre vertu exceptée celle de l’amour. En conséquence, tout ce qu’il touche est marqué tôt ou tard par la faiblesse et la mort. Marie, mère de Jésus, jeune fille formée par le plus pur des judaïsmes, avait compris ce fait. Elle le chante dans son Magnificat[58] : « Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe. Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles, Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides. »
Il semblerait que Dieu veuille apprendre quelque chose d’important à l’homme, quelque chose en rapport avec son salut. Ainsi en va-t-il de la guerre. Celui qui prend l’épée fait périr les autres par l’épée mais finit, tôt ou tard par périr lui-même. Et la chose semble universelle.
Le peuple juif en fut le témoin et victime. Pour le comprendre, une histoire vaut mieux qu’une théorie. Il s’agit de la plus horrible histoire que la Bible contienne. Elle met en scène l’homme dans sa nature la plus réaliste et la façon dont il apprend, à ses dépends, qu’il n’est décidément rien[59]. En fait, elle nous met en scène nous-mêmes, mais nous ne le comprenons pas encore.
« En ce temps-là, il y avait un homme, un lévite. Le lévite se leva pour partir et sa concubine le suivit. Ils arrivèrent en vue de Gibéa. Il s'assit sur la place de la ville. Survint un vieillard qui dit : "Sois le bienvenu chez moi, mais ne passe pas la nuit sur la place." Pendant qu'ils se réconfortaient chez lui, voici que des gens de la ville, des vauriens, s'attroupèrent autour de la maison et, frappant à la porte à coups redoublés, ils dirent au maître de la maison : "Fais sortir l'homme qui est venu chez toi, que nous couchions avec lui." Alors le maître de la maison sortit vers eux et leur dit : "Non, mes frères, je vous en prie, ne soyez pas des criminels. Je vous donnerai plutôt ma fille qui est vierge". Ces gens ne voulurent pas l'écouter. Alors l'homme prit sa concubine et la leur amena dehors. Ils la violèrent, ils abusèrent d'elle toute la nuit jusqu'au matin et, au lever de l'aurore, ils la lâchèrent. Au matin son mari se leva et, ayant ouvert la porte de la maison, il vit que la femme, sa concubine, gisait à l'entrée de la maison, les mains sur le seuil. "Lève-toi, lui dit-il, et partons !" Pas de réponse. Alors il la chargea sur son âne et il se mit en route pour rentrer chez lui. Arrivé à la maison, il prit un couteau et, saisissant sa concubine, il la découpa, membre par membre, en douze morceaux, puis il l'envoya dans tout le territoire d'Israël. Il donna des ordres à ses émissaires, disant : "Vous direz à tous les Israélites : A-t-on jamais vu pareille chose ?"
Tous les Israélites sortirent donc, et, comme un seul homme, la communauté se réunit. Les chefs de tout le peuple, toutes les tribus d'Israël assistèrent à l'assemblée du peuple de Dieu, 400.000 hommes de pied, sachant tirer l'épée. Les tribus d'Israël envoyèrent des émissaires dans toute la tribu de Benjamin pour dire : "Maintenant, livrez ces hommes, ces vauriens, qui sont à Gibéa, pour que nous les mettions à mort et que nous fassions disparaître le mal du milieu d'Israël." Mais les Benjaminites ne voulurent pas écouter leurs frères les Israélites.
Les gens d'Israël se mirent en marche pour monter à Béthel, pour consulter Dieu : "Qui de nous montera le premier au combat contre les Benjaminites ?" Et Yahvé répondit : "C'est Juda qui montera le premier." Au matin, les gens d'Israël s'avancèrent au combat contre Benjamin. Mais les Benjaminites sortirent de Gibéa et, ce jour-là, ils massacrèrent 22.000 hommes d'Israël. Les Israélites vinrent pleurer devant Yahvé jusqu'au soir, puis ils consultèrent Yahvé en disant : "Dois-je encore engager le combat contre les fils de Benjamin mon frère ?" Et Yahvé répondit : "Marchez contre lui !" Le second jour les Israélites s'approchèrent donc des Benjaminites, mais, en cette seconde journée, Benjamin massacra encore 18.000 hommes des Israélites. Alors tous les Israélites et tout le peuple s'en vinrent à Béthel, ils pleurèrent, ils s'assirent là devant l’Arche d’alliance de Yahvé, ils jeûnèrent toute la journée jusqu'au soir et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices de communion devant Yahvé ; puis les Israélites consultèrent Yahvé. Et Yahvé répondit : "Marchez, car demain, je le livrerai entre vos mains." Alors Israël plaça des troupes en embuscade tout autour de Gibéa. Les Benjaminites se dirent : "Les voilà battus devant nous comme la première fois", mais l'embuscade d'Israël surgit de sa position. Yahvé battit Benjamin devant Israël et, en ce jour, les Israélites tuèrent à Benjamin 25.100 hommes. Ceux de l'embuscade se hâtèrent de s'élancer contre Gibéa ; ils se déployèrent et passèrent toute la ville au fil de l'épée, femmes et enfants compris. Six hommes de Benjamin tournèrent le dos et s'enfuirent au désert. Ils y restèrent quatre mois.
Fatigué, le peuple se rendit à Béthel, il resta là assis devant Dieu jusqu'au soir, poussant des gémissements et pleurant à gros sanglots : "Yahvé, Dieu d'Israël, disaient-ils, une tribu a été retranchée d'Israël. Que ferons-nous pour procurer des femmes à ceux qui restent, puisque nous avons juré par Yahvé de ne pas leur donner de nos filles en mariage ?" Ils s'informèrent alors : "Quel est celui d'entre les tribus d'Israël, qui n'est pas monté auprès de Yahvé à Miçpa ?" Et il se trouva que personne de Yabesh en Galaad n'était venu au camp, à l'assemblée. Alors la communauté y envoya 12.000 hommes d'entre les vaillants avec cet ordre : "Allez, et vous passerez au fil de l'épée les habitants de Yabesh en Galaad, ainsi que les femmes et les enfants mais vous laisserez la vie aux vierges." Et c'est ce qu'ils firent. Parmi les habitants de Yabesh de Galaad ils trouvèrent 400 jeunes filles vierges, et ils les emmenèrent au camp. Toute la communauté envoya alors des émissaires aux six Benjaminites qui se trouvaient au Rocher de Rimmôn pour leur proposer la paix. Benjamin revint alors. On leur donna les femmes de Yabesh. Les Israélites se dispersèrent alors pour regagner chacun sa tribu et son clan, et s'en retournèrent de là chacun dans son héritage. En ce temps-là il n'y avait pas de roi en Israël et chacun faisait ce qui lui semblait bon.»
Cette histoire est probablement réelle. Les détails sont crédibles car peu flatteurs pour Israël. On aurait du mal à y discerner un travail d’embellissement. Les femmes y sont traitées comme du bétail par des hommes durs dont pas un seul n’est juste. Ils veulent la guerre. Ils l’ont. Dieu l’accepte et se fait même pour eux prophète. Il leur parle mais ses paroles sont ambiguës. Eux se trompent, ne comprennent pas. Le malheur fond sur eux tous. De tout ce malheur, une seule chose apparaît : l’humanité est bien pitoyable.
Or ces hommes du passé sont à l’image de tous les habitants de la terre, de nous-mêmes. Nous sommes persuadés que nous sommes quelque chose car nous n’avons jamais été confrontés à notre vraie nature. Il suffit de rester sans nourriture deux jours pour voir se réveiller en nous la réalité. Qui pourra nous faire comprendre à quel point nous ne sommes que des pauvres pécheurs [60] ? Comment fait Dieu pour révéler à l’homme installé sur la terre ce qu’il ne veut pas voir ? Il le soumet à des expériences négatives. Parmi elles, la guerre extérieure manifeste la proximité de sa propre fin, de ses limites. Non seulement chaque individu est amené à penser à sa propre mort mais aussi les nations et les religions dont le destin dépend du sort des armes.
Au contraire, il arrive que la paix civile rende l’homme et les religions inconscients de la précarité de leur être. On peut alors se croire juste tout en se complaisant dans l’égoïsme et la vanité. Une fausse paix peut conduire l’homme ou la religion à oublier Dieu, le jugement dernier, la nécessité de bien se comporter, la nécessité d’être sans illusion sur soi… La recherche de Dieu dans la prospérité est exceptionnelle, à cause de la nature sensible de l’homme.
Le mal et les guerres perpétuelles qui règnent dans le monde provoquent chez beaucoup le rejet et la haine de Dieu. Mais, curieusement, cet effet est particulièrement visible chez ceux qui n’ont jamais subi la guerre. Ils accusent Dieu car ils n’ont pas encore eu l’occasion de prendre conscience que la guerre naît d’abord dans leur propre cœur.
Lorsqu’un homme frappé dans ce qu’il aime le plus rejette Dieu, c’est différent. Ce sentiment part alors non de l’orgueil mais de l’expérience. Il ne peut comprendre pourquoi il a été atteint. Il ne peut saisir que c’est en vue d’un bien éternel. Car la clef de tout est là : s’il n’y avait pas de vie après la mort, si le destin des hommes s’arrêtait ici-bas, alors l’histoire biblique de l’homme de Galaad qui livra sa concubine amoureuse afin de ne pas être lui-même violé, n’aurait pas de sens. Elle serait simplement réaliste et désespérée. Mais s’il est vrai que cette vie n’est pas la vraie vie, tout prend sens. S’il est vrai que Dieu recueille de l’autre côté du voile toutes ces vies détruites, qu’il les réconforte, leur explique pourquoi il a paru les tromper, alors il y a une justice. « C’était pour vous sauver. » L’homme agit un peu comme le petit enfant, qui recevant de son père une punition qui lui parait injustifiée, n’en découvre que plus tard le bien-fondé. De même les hommes, en découvrant au moment de leur mort la vraie raison du gouvernement divin sur eux, n’en éprouveront plus de scandale, sauf si l’orgueil est resté en eux. Telle est la finalité de la souffrance. Telle est la raison ultime de toutes les peines que subissent les hommes en ce monde. Le peuple juif en est témoin : les justes massacrés à Auschwitz ont appris dans leur chair à appeler Dieu, leur Sauveur.
Parmi les Chrétiens, beaucoup refusent cette interprétation judaïque du mal[61]. Dieu ne peut de lui-même permettre ou vouloir le malheur, même pour éduquer les hommes. Le Dieu de Jésus-Christ est un Dieu de liberté ! Pour ces théologiens, tout le mal sans exception vient du pari que Dieu a fait : il a laissé l’homme libre. Alors certains en ont profité pour faire le mal. Cette conception n’est qu’en partie réaliste. Elle expliquera sans problème le mal dont est source ou qui frappe un homme maître de ses actes comme Hitler. Il sème le vent et récolte la tempête. C’est justice. Mais elle n’expliquera jamais des maux qui ne concernent en aucun cas la liberté : la mort de ces enfants tués dans les tremblements de terre…, la mort tout simplement.
« Puisque tu n'auras pas servi Yahvé ton Dieu dans la joie et le bonheur que donne l'abondance de toutes choses, Yahvé suscitera contre toi une nation lointaine, des extrémités de la terre ; comme l'aigle qui prend son essor. Ce sera une nation dont la langue te sera inconnue, une nation au visage dur, sans égard pour la vieillesse et sans pitié pour la jeunesse. Elle mangera le fruit de ton bétail et le fruit de ton sol, jusqu'à te détruire, sans te laisser ni froment, ni vin, ni huile, ni portée de vache ou croît de brebis, jusqu'à ce qu'elle t'ait fait périr. Elle t'assiégera dans toutes tes villes, jusqu'à ce que soient tombées tes murailles les plus hautes et les mieux fortifiées, toutes celles où tu chercheras la sécurité dans ton pays. Elle t'assiégera dans toutes les villes, dans tout le pays que t'aura donné Yahvé ton Dieu.[1]»
L’islam s’est implanté dans des nations qui avaient été originellement gagnées au Christ, supprimant les Eglises patriarcales en convertissant ses fidèles. Comme je l’ai déjà dit, Dieu peut bénir une telle religion, malgré ses pratiques douteuses, pour le salut des âmes. En effet, historiquement, le christianisme a eu deux propriétés sur les peuples. D’abord, il les libère. Il leur donne une maturité spirituelle et intellectuelle qui se traduit vite dans une grande prospérité matérielle. En un second temps, à cause de la nature d’un peuple devenu riche et cultivé, le christianisme a pour effet de provoquer un abus de la liberté au profit de la plus grande décadence. Saint Paul le dénonçait déjà à son époque[2] : «Vous en effet, mes frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement, que cette liberté ne se tourne pas en prétexte pour la chair ; Mais par la charité mettez-vous au service les uns des autres.»
A chaque fois qu’une nation chrétienne est ainsi entrée en décadence, les guerriers de l’islam sont arrivés et, tel l’aiguillon de la peur, ont forcé les Chrétiens à retrouver leur ferveur ou à disparaître. Par deux fois, Dieu a préféré livrer des nations chrétiennes à l’esclavage de la soumission ou de la conversion à l’islam, plutôt que de laisser les fidèles Chrétiens se perdre pour l’éternité (Afrique du Nord puis Grèce Asiatique). Cela pourrait se produire une troisième fois. L’Occident est, de façon très forte, confronté à cette décadence de la liberté chrétienne. Au nom de quoi en effet voit-on de nos jours un enfant sur quatre éliminé par avortement, un couple sur deux détruit par divorce, un nombre non mesurable de vieux parents délaissés ? La fécondité des familles s’écroule au nom du bonheur individuel devenu dieu, au nom de l’équilibre de sa vie, de son plan de carrière ou de ses loisirs ? Or, comme par hasard, en même temps que mai 68 faisait de l’hédonisme sa sagesse jusqu’à la mort, il introduisait les guerriers de l’islam dans ses banlieues. N’y-t-il pas là une surprenante coïncidence, « un esprit d’erreur venant de Dieu »[3], dirait la Bible ?
NOTES
[1] Extrait de l’ouvrage Les histoires des prophètes, par l’Imam Aboul-Fida Ismaël Ben Kathir, Editions Dar el Hker, Beyrouth, Liban :
[2] Des trois relations personnelles en Dieu, le Père, le Verbe et le Saint Esprit.
[3] C’est-à-dire le Je crois en Dieu des Chrétiens catholiques, orthodoxes et protestants, tel qu’il est récité à la messe ou au culte. Il fut définit lors des premiers Conciles Œcuméniques (IVème siècle).
[4] Coran, Sourate de la Table, Verset 17.
[5] Versets 72-75
[6] 1 Jean 2, 22.
[7] Coran, Sourate des femmes. Versets 155-159.
[8] Isaïe 53, 2 ss.
[9] Le soufisme est considéré comme une secte marginale. Son fondateur fut d’ailleurs crucifié car il parlait comme les Chrétiens.
[10] Jean 15, 15.
[11] Depuis quelque temps, une partie des Musulmans se spiritualise. La description du Coran montrant un jardin de délice, une sorte de harem oriental leur paraît de plus en plus une métaphore d’autre chose. Mais cette influence semble venir de la fréquentation des Chrétiens et des soufistes (division spiritualisante des Musulmans).
[12] Actes 5, 34.
[13] Jérémie 7, 13-14.
[14] Lumen Gentium, 16.
[15] Abram ne reçut que plus tard le nouveau nom d’Abraham.
[16] Genèse 15, 1-6.
[17] Genèse 16, 2.
[18] Genèse 16, 5-12.
[19] Genèse 21, 10-21.
[20] Genèse 25, 12-18.
[21] Genèse 21, 11.
[22] Genèse 18.
[23] Au chapitre 21, 20.
[24] Ce qui n’empêche en aucune façon, nous allons le montrer au cours de cet ouvrage, que Dieu a pu inspirer à Mohamed d’étonnantes vérités.
[25] Coran 29, 50.
[26] Jean 11, 39.
[27] Hadith* 44, 4 (Point 3).
[28] Hadith* 66, 3 (Point 2).
[29] Ce chapitre reprend l’essentiel du livre : "Pourquoi je ne suis pas musulman." Ibn Warraq, L'Age d'Homme, 1999
[30] S.M. Zwemer.
[31] sourates 85, 21 ; 6, 19 ; 97.
[32] LES VERSETS SATANIQUES : AUX SOURCES DU CONFLIT
«Les attaques de Satan contre le Prophète visent (...) les versets 18, 19 et 20 de la sourate 53 du Coran : « 18. Ainsi a-t-il contemplé le plus grand des Signes de son Maître. 19. Avez-vous vu al-Lât et al-'Uzza. 20. et Manât, la troisième, l'autre ? » Cette contemplation, cette vision ne sont pas innocentes puisque Al-Lât, Al-Uzza et Manât sont " les filles d'Allah ", les principales déesses de l'Arabie anté-islamique ; elles avaient leurs statues dans la Kaaba* et dans d'autres sanctuaires. De plus, ce passage du Coran aurait été expurgé de deux versets d'obédience polythéiste : « Elles sont des déesses sublimes dont l'intercession est à implorer. » Au moment où Mohamed les aurait prononcés, tous ses auditeurs, y compris les Musulmans, se seraient prosternés. Mais l'Ange Gabriel aurait révélé que les versets incriminés venaient non d'Allah, mais de Satan. L'islam orthodoxe ne nie aucune véracité à cette affaire, inspirée, à ses yeux, par Satan. Les adversaires de l'islam la gonflent démesurément, tandis que les orientalistes sont partagés sur son authenticité. Certains d'entre eux, Burton par exemple, soutiennent qu'elle aurait été inventée par des juristes qui s'appuyaient sur la 22e sourate, verset 52 (Mais Allah annule ce qu'attaque Satan, Allah confirme alors ses Signes) pour preuve de leur théorie de l'abrogation possible de textes antérieurement révélés. Voilà en quoi se résume l'affaire des «versets sataniques» qui a fait couler vainement tant d'encre, jusque de nos jours. (...)» André Chouraqui : Liminaire au Coran, Paris, 1990.
[33] FATWA : Réponse juridique d'un Mufti (dignitaire religieux ) à une consultation. Lorsque les textes musulmans restent muets sur tel ou tel problème, le Mufti peut rendre une décision juridique basée sur une interprétation personnelle des écrits religieux.
[34] Voir deuxième partie, les deux faiblesses eschatologiques de l’islam.
[35] Jean 19, 10.
[36] Voir deuxième partie, chapitre 1. Ce mystère y est expliqué dans ses causes et ses effets, dont le plus mystérieux est le mal permis sur la terre..
[37] Finalement, toutes les erreurs possibles, les pires des idéologies sont pour un temps donné « bénies ». elle reçoivent un temps de réussite terrestre. Dieu sait se servir de leur victoire puis de leur écroulement pour en tirer un bien plus grand. Il sauve les victimes. Il les récupère de l’autre côté de la vie et beaucoup d’entre eux ont compris jusqu’à la misère la stupidité de l’orgueil humain.
[38] Genèse 11, 3-8.
[39] 1 Rois 11, 12, 20.
[40] cf. Genèse 50, 20.
[41] Il fait plus que permettre la division. L’unité d’une Eglise est pour lui un mal si elle conduit à l’orgueil et à la damnation.
[42] Parce qu’il vaut mieux une Eglise divisée qu’une Eglise orgueilleuse, il se peut que l’unité des Chrétiens (tant désirée depuis quelques années par le courant de l’œcuménisme) ne se fasse que dans l’humiliation extrême vécue au temps de l’Antéchrist ou encore au moment du retour glorieux du Christ.
[43] Genèse 17, 20.
[44] Voir par exemple le Dictionnaire élémentaire de l'islam, par Tahar Gaïd, [extraits], où la guerre sainte est relativisée à un rôle défensif.
[45] Matthieu 26, 52.
[46] Ce qui n’est pas le cas de l’Ancien Testament, totalement reconnu par les Chrétiens.
[47] La Voie du musulman. Il est écrit par Aboubaker Djaber Eldjazaïri (Aslim éditions 1986, France). Rien de tel qu’un tel texte doté de l’imprimatur des plus hautes autorités de l’islam sunnite pour comprendre le sujet. Les références du Coran ou des Hadith* (paroles du prophètes) sont indiquées.
[48] Les cinq premiers livres de la Bible hébraïque.
[49] Coran 9, Le Repentir 11.
[50] Coran 3- Famille d’Omran, 169.
[51] Dictionnaire élémentaire de l'islam, par Tahar Gaïd.
[52] Coran 8, Le Butin 39.
[53] Ne pas tuer, voler, commettre l’adultère, mentir etc.
[54] Adorer un seul Dieu, ne pas faire d’image de lui, ne pas le blasphémer.
[55] Matthieu 24, 6.
[56] 1 Théssaloniciens 5, 3.
[57] Voir deuxième partie : premier chapitre, que veut Dieu aux hommes pour les avoir mis sur la terre ?
[58] Luc 1, 51-53.
[59] Livre des juges 19-20.
[60] La réalité de ce fait est vertigineuse. Après la mort, face à l’apparition du Christ dont l’amour et la vérité bouleverse l’homme, tout genoux devient chancelant et découvre le profond égoïsme qui l’anime.
[61] Le sommet du judaïsme est dans cette conception et l’Eglise catholique l’a entièrement gardée tout en pensant pouvoir, grâce à Jésus Christ, en expliquer le pourquoi (voir deuxième partie, chapitre un). La liturgie juive continue de chanter à propos d’Auschwitz et du génocide des enfants : « Yahvé, tu nous as frappé car nous avions péché. »
[1] Deutéronome 28, 47-52.
[2] Galates, 5.
[3] 2 Chroniques 18, 22.